Le président du Comité olympique canadien (COC) a déclaré jeudi que l'organisme n'allait pas s'immiscer dans le conflit de travail chez Rio Tinto Alcan.

Marcel Aubut a expliqué à un comité parlementaire être fier de l'association du COC avec le géant minier, qui fournira 4700 médailles pour les Jeux olympiques et paralympiques de Londres, cet été.

M. Aubut répondait ainsi à des demandes de dirigeants syndicaux de partout sur la planète pour que les Jeux se dissocient de Rio Tinto en lien avec le lockout décrété il y a cinq mois à l'aluminerie Rio Tinto Alcan d'Alma. Les 780 travailleurs sont donc privés de travail depuis la fin de décembre.

Plus de 13 000 lettres ont été envoyées au COC et au Comité international olympique (CIO) à ce sujet, précisent des chefs syndicaux.

Selon le président du Congrès du travail du Canada, Ken Georgetti, il est «odieux» que Rio Tinto puisse s'associer avec le principe olympique de franc-jeu et avec l'engagement de développement durable des Jeux de Londres.

Aux yeux de M. Aubut, toutefois, il s'agit d'un problème local. Pour lui, l'objectif est de s'associer avec les meilleurs, et le nom de Rio Tinto est très respecté sur la planète. Le travail du COC est de remporter des médailles, peu importe qui les fabrique, a-t-il précisé.

Les travailleurs en lockout ont déposé en avril une plainte auprès du Comité organisateur des Jeux de Londres, arguant que l'attitude de la compagnie viole l'esprit olympique. Ils ont également manifesté lors d'une récente rencontre du CIO à Québec.

Le syndicat soutient que le principal litige est le recours accru à la sous-traitance pour remplacer les travailleurs qui prennent leur retraite.

Des responsables de l'entreprise, qui disent vouloir régler le lockout d'ici l'été, devaient rencontrer un médiateur fédéral jeudi. Celui-ci a rencontré la partie syndicale mercredi.

L'usine d'Alma, l'une des plus importantes alumineries de Rio Tinto Alcan en Amérique du Nord, fonctionne actuellement à environ le tiers de sa capacité de production de 438 000 tonnes, grâce au travail des cadres. L'entreprise aurait versé 16 millions pour commanditer les Jeux.