Aux yeux du ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, la zone euro approche d'un point tournant, mais la sortie de la Grèce n'est pas encore inévitable.

M. Flaherty dit s'inquiéter de l'incapacité de la zone euro de résoudre le problème grec, ce qui pourrait avoir de sérieuses conséquences sur le secteur bancaire canadien et l'économie générale du pays.

Lors d'un témoignage devant le comité sénatorial des finances, mercredi, le ministre Flaherty a dit avoir, depuis des années, pressé les pays européens riches à résoudre la crise de la dette en mettant sur pied un fonds visant à renflouer les pays en difficulté. Il a ajouté qu'aucune aide financière de ce genre ne s'est ensuite matérialisée.

Selon M. Flaherty, la récente annonce de la Banque centrale européenne (BCE) indiquant que l'institution refuserait de négocier avec les banques grecques en difficulté est le plus récent exemple de l'incapacité de respecter les obligations inhérentes à la formation d'une zone de monnaie commune.

Le ministre dit également craindre que la décision de la BCE ne crée un choc au sein des marchés financiers, choc qui pourrait se répercuter aux États-Unis et au Canada.

Lors de son témoignage devant le comité du Sénat, M. Flaherty a toutefois réitéré son opposition à un sauvetage financier de l'Europe par le Fonds monétaire international.

À ses yeux, les pays riches de la zone euro n'ont pas investi suffisamment de leurs propres fonds. M. Flaherty croit donc, tout comme certains pays émergents et les États-Unis, qu'il serait injuste de demander au FMI d'accomplir le gros du travail.