Les nouvelles inscriptions au chômage ont reculé nettement aux États-Unis après trois semaines consécutives de hausse, selon des chiffres publiés jeudi à Washington par le département du Travail.

Le ministère a indiqué que 365 000 demandes d'allocations de chômage avaient été déposées dans le pays du 22 au 28 avril, en données corrigées des variations saisonnières, soit 7% de moins que la semaine précédente.

La baisse annoncée par le gouvernement est plus forte que le pensaient les analystes dont la prévision médiane donnait 375 000 nouveaux chômeurs cette semaine-là.

L'indicateur du ministère a presque effacé sa poussée des trois premières semaines du mois pour retomber à son niveau le plus faible depuis le 31 mars, à une encablure de son point le plus bas en près de quatre ans (361 000), touché dans la première quinzaine de février.

Alors que les économistes discutent de la nature du ralentissement de l'économie américaine, le net reflux des inscriptions au chômage, qui n'est pas encore indicateur d'une tendance, devrait donner des arguments à ceux jugeant que celui-ci devrait être passager.

C'est notamment l'avis de la banque centrale américaine (Fed), qui a annoncé le 25 avril être un peu plus optimiste pour l'évolution du taux de chômage qu'elle ne l'était fin janvier, mais a indiqué dans le même temps qu'elle comptait apporter encore longtemps un soutien important à la reprise de l'activité dans le pays.

Le département du Travail doit publier vendredi son rapport sur l'emploi et le chômage aux États-Unis pour le mois d'avril.

Selon la prévision médiane des analystes, les chiffres du ministère devraient révéler une hausse des embauches nettes dans le pays de 38% par rapport à mars, à 167 000, et une stabilité du taux de chômage, à 8,2%, son niveau le plus faible depuis janvier 2009.

Pour Sal Guatieri, économiste de BMO Marché des capitaux, «ceux qui craignent que la santé du marché de l'emploi soit en train de décliner peuvent pousser un soupir de soulagement à la nouvelle indiquant que les demandes d'allocations ont baissé plus prévu».

Cette «baisse bienvenue ... laisse penser que le marché du travail continue de s'améliorer raisonnablement après avoir heurté un petit ralentisseur», ajoute-t-il.

John Williams, président de l'antenne de la Fed à San Francisco, estime pour sa part que les choses ne vont pas assez vite.

«Le pays reste loin du niveau» correspondant à ce que les dirigeants de la Fed estiment être le plein emploi (soit un taux de chômage compris entre 5,2 et 6,0%), a-t-il dit dans un discours dont le texte a été transmis à la presse.

«Dans ces conditions, a-t-il ajouté, et avec une inflation proche de notre objectif de 2% et largement maîtrisée, il est essentiel que nous maintenions une politique monétaire fortement accommodante pendant un certain temps encore».

Selon la première estimation officielle du PIB américain de l'hiver, la croissance économique a atteint 2,2% au premier trimestre, soit 0,8 point de moins qu'au dernier trimestre de 2011.