Les sociétés étrangères hésitent de plus en plus à investir en Inde en raison de sa bureaucratie lourde et de sa politique fiscale, a indiqué mercredi le président de Honeywell International dans une interview au Wall Street Journal.

«Les sociétés étrangères commencent à avoir peur» et «elles se demandent "Qu'est-ce que je fais ici"», a ainsi déclaré David Cote qui craint que «la bureaucratie indienne devienne abrutissante».

Il a ainsi mis en garde contre le fait que les entreprises «pourraient préférer investir en Chine et dans d'autres pays» que l'Inde.

«Je continue de penser que la Chine est une très bonne place lorsqu'il s'agit d'investir», a-t-il ajouté.

Depuis quelques mois, les investisseurs étrangers s'inquiètent de certaines décisions du gouvernement indien.

Mi-mars, le gouvernement a ainsi annoncé son intention de modifier une loi qui lui permettrait de taxer les profits des entreprises étrangères et les acquisitions ou participations des investisseurs étrangers de façon rétroactive à partir de 1962.

Le secrétaire au Trésor des Etats-Unis, Timothy Geithner, avait fait part en avril à son homologue indien, Pranab Mukherjee, de l'inquiétude des milieux d'affaires américains concernant les modifications de régime fiscal que Delhi veut imposer aux entreprises étrangères.

Le groupe britannique de télécommunications Vodafone est engagé de son côté dans une bataille judiciaire avec le gouvernement indien. Il a annoncé le 17 avril avoir formellement notifié à l'État son refus d'être soumis à une taxe rétroactive de 2,2 milliards de dollars. Le groupe a transmis un avis de différend au gouvernement indien, première étape avant une demande d'arbitrage international.