La Deutsche Börse a annoncé lundi soir «avoir décidé de porter plainte contre la décision de la Commission européenne» d'interdire sa fusion avec NYSE Euronext.

«La Deutsche Börse a décidé de porter plainte auprès du tribunal de l'Union européenne à Luxembourg», a-t-elle indiqué dans un communiqué diffusé après un conseil de surveillance de l'établissement allemand à Francfort.

Elle ajoute estimer que «plusieurs aspects de la décision» de la Commission européenne sont «incorrects».

Début février, la Commission européenne avait opposé son veto à la fusion entre NYSE Euronext et Deutsche Börse, empêchant ainsi la création du premier opérateur boursier au monde en invoquant un risque de trop forte concentration.

Le projet prévoyait que le holding serait détenu à 60% par les actionnaires de Deutsche Börse et à 40% par ceux de NYSE Euronext, qui gère les places de New York, Paris, Bruxelles, Amsterdam ou encore Lisbonne.

Selon la Commission, cette fusion «aurait entraîné une situation de quasi-monopole» sur le marché international des produits financiers dérivés européens.

Les dérivés sont des produits financiers liés à d'autres actifs (taux de changes, taux d'intérêt...). «Ces marchés sont au coeur du système financier et il est essentiel qu'ils restent concurrentiels dans l'intérêt de l'ensemble de l'économie européenne», avait alors indiqué le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia.

La Commission avait été sourde aux arguments des deux groupes qui insistaient sur le fait que le marché des produits dérivés est mondial et pas seulement européen, et que la très large majorité des échanges de dérivés se fait de gré à gré, c'est-à-dire en dehors des places boursières.

Les deux entités contrôlent déjà «plus de 90% des transactions mondiales» en matière de dérivés basés sur des taux d'intérêt européens, avait-elle alors estimé. Leurs plateformes spécialisées Eurex (Deutsche Börse) et Liffe (NYSE

Euronext), sont «en concurrence directe», soulignait la Commission.