L'OCDE a appelé dans un rapport à maintenir le cap des réformes structurelles afin de renforcer la croissance des économies les plus avancées et de rendre plus viable celles des marchés émergents dans un contexte d'incertitude «exceptionnellement forte».

> Sur le web: discours du secrétaire-général de l'OCDE (en anglais)

> Le rapport Economic Policy Reforms: Going for Growth 2012

«Un vaste et ambitieux programme de réformes pourrait rehausser la croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB) d'un point de pourcentage en moyenne dans l'ensemble de la zone OCDE au cours des dix prochaines années», estime l'Organisation de coopération et de développement économiques.

Le «scénario du pire pourra être écarté» moyennant une politique monétaire très expansionniste, des problèmes bancaires et de dette souveraine de la zone euro «circonscrits» et si l'on évite un «resserrement budgétaire excessif», notamment aux États-Unis, note le club de 34 pays riches dans son rapport «Objectif croissance».

Mais le chômage resterait néanmoins «élevé tout au long de l'année 2013», «il n'y aurait aucune perspective de rattraper le terrain perdu pendant la crise en termes de production, et les finances publiques resteraient sur une trajectoire non viable dans la plupart des pays de l'OCDE», poursuit le rapport jugeant «essentielles» des «réformes structurelles».

«Les gouvernements avancent aujourd'hui sur le front structurel plus résolument qu'ils ne le faisaient précédemment ou au début de la crise», se félicite l'économiste en chef de l'OCDE, Pier Carlo Padoan.

En matière fiscale l'organisation préconise «la suppression des niches fiscales et un déplacement de la base d'imposition vers les prélèvements les moins préjudiciables à l'emploi et à la croissance, tels que les taxes sur biens immobiliers, les impôts sur la consommation et les taxes environnementales».

«Un transfert de la charge fiscale du travail et des sociétés vers la consommation améliore les incitations à travailler, épargner et investir, mais peut avoir un impact négatif en termes d'équité», met en garde le rapport, ajoutant que «des transferts en espèces ciblés sur les bas revenus peuvent atténuer ce problème d'arbitrage».

L'OCDE conseille «d'exclure des domaines visés par les efforts d'assainissement budgétaire» les politiques du marché du travail «destinées à assurer la reconversion des travailleurs dont le poste a été supprimé et à favoriser le retour à l'emploi».

Des mesures en faveur de l'enseignement secondaire, de l'équité du système éducatif, de l'integration des immigrants et de la hausse du taux d'activité des femmes réduisent les inégalites de revenus tout en renforcant la croissance du produit interieur brut (PIB), juge l'OCDE.

«Les réformes des marchés de produits sont une priorité pour de nombreux pays de l'OCDE, en particulier en Europe et pourraient avoir des effets relativement rapides sur la croissance», estime le rapport. C'est en particulier le cas «si elles sont mises en oeuvre dans certains secteurs abrités tels que le commerce de détail et les services professionnels, où le potentiel de créations d'emplois à court terme est élevé».