L'agende de notation Fitch Ratings estime que le Japon doit rapidement mettre sur pieds des réformes pour réduire sa colossale dette publique, qui atteint des niveaux exceptionnels, dans un communiqué publié jeudi.

Pour l'agence de notation financière, qui s'appuie sur un rapport du Fonds monétaire international (FMI) le pays doit se prémunir contre une hausse soudaine de ses taux d'intérêt.

«Le Japon devra prendre des mesures budgétaires pour éviter une dégradation de sa note», a par ailleurs indiqué Andrew Colquhoun, en charge des questions de dette souveraine chez Fitch pour l'Asie Pacifique, interrogé par Dow Jones Newswires.

Fitch, qui a fixé la note de la dette à long terme du Japon à «AA», l'avait placée en mai dernier sous perspective négative, après le séisme du mois de mars et l'accident nucléaire de Fukushima.

Fitch rappelle que le pays se finance à un niveau très bas malgré une charge de la dette très importante (environ 200% de son produit intérieur brut).

Dans son rapport, le FMI évoque plusieurs pistes de réformes et notamment une augmentation de la taxe sur la consommation et une réforme du système des retraites, qui permettrait de réduire les dépenses de l'État.

Le Fonds évoque également de nécessaires réformes structurelles pour améliorer la concurrence dans les services et augmenter le taux d'activité.

Pour le FMI, le déséquilibre budgétaire du Japon s'est accru lors des deux dernières décennies à un niveau jugé insoutenable et le pays est dépendant des investisseurs nippons qui possèdent la quasi-totalité de sa dette (95%).

Il y a deux semaines lors d'une visite au Japon, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, avait déjà appelé Tokyo à adopter un plan de réduction de sa dette publique à moyen terme.

La dette publique de la troisième puissance économique mondiale équivaut à environ 200% de son PIB, la proportion la plus importante parmi les pays développés.

Au mois d'août, l'agence de notation financière Moody's a abaissé d'un cran, à Aa3, la note de la dette à long terme du Japon, à cause de l'endettement massif aggravé par la catastrophe nucléaire. Ses deux rivales Standard & Poor's (AA-) et Fitch ont prévenu qu'elles pourraient bientôt faire de même.