Part de la dette grecque appelée à être effacée, renforcement de la puissance de feu du pare-feu financier pour les pays en difficulté, rôle de la Banque centrale européenne et réformes exigées de l'Italie: un point sur les difficultés qui s'annoncent mercredi au sommet de crise sur l'euro.

- AIDE A LA GRÈCE

Les discussions se concentrent sur la révision du second plan de sauvetage à la Grèce décidé lors du sommet du 21 juillet. Les dirigeants de la zone euro avaient alors promis 109 milliards d'euros de prêts publics (Europe et FMI), chiffre qui pourrait devoir être revu en hausse. Une contribution des banques et fonds d'investissement privés qui détiennent de la dette grecque est aussi prévue. Les banques avaient accepté une perte de 21% à terme en moyenne sur leurs portefeuilles d'obligations grecques. À présent, les gouvernements européens demandent une «décote» entre 50 et 60% mais les banques renâclent.

- RECAPITALISATION DES BANQUES

Sur ce sujet, directement lié au précédent, les négociations sont peu ou prou bouclées. Pour faire face à un risque de défaut de paiement de la Grèce, l'UE préconise de relever dans les mois à venir le ratio de fonds propres «durs» des établissements bancaires à 9%.

Le montant global de la recapitalisation nécessaire a été fixé à 108 milliards d'euros. Les banques devront trouver les fonds elles-mêmes d'abord pour rembourrer leurs matelas de sécurité, se tourner ensuite à défaut vers leurs Etats, puis seulement alors vers le Fonds de secours européen (FESF).

- RENFORCEMENT DU FONDS DE SAUVETAGE DE L'EURO

Les négociations sur le renforcement de la force de frappe du FESF, destiné à venir en aide aux pays en difficulté, ont avancé mais ne sont pas terminées. la France, qui voulait le transformer en banque pour qu'il puisse emprunter massivement auprès de la BCE, a dû renoncer face à l'opposition de l'Allemagne. Deux autres options combinées sont retenues à la place: l'une consiste pour le Fonds à apporter une sorte d'«assurance-crédit» aux investisseurs sur une partie de la dette publique de pays fragiles qu'ils achèteraient. L'autre passe par un fonds spécial adossé au FESF et ouvert à des investisseurs privés, y compris venant de pays émergents. L'idée est de démultiplier la capacité d'intervention du FESF via ces «effets de levier». Un chiffre d'au moins 1.000 milliards d'euros est évoqué mais rien ne garantit qu'un montant puisse être annoncé mercredi.

- RÔLE DE LA BCE

De ce fait, les gouvernements de la zone euro risquent de devoir toujours compter sur le rôle de pompier de la BCE pour soutenir les pays fragiles comme l'Italie et l'Espagne. L'institut monétaire, qui change de président début novembre, acceptera-t-il? C'est l'un des enjeux.

- ITALIE SOUS PRESSION

Les partenaires européens de l'Italie ont demandé à Silvio Berlusconi de venir mercredi avec un plan détaillé sur ses engagements en matière de réduction du déficit et de réformes économiques. Selon des diplomates, en échange la zone euro est prête à proposer à Rome le soutien du FESF pour racheter de la dette publique italienne sur les marchés et empêcher que les taux obligataires ne grimpent trop. Mais il n'y a aucune garantie que M. Berlusconi sera en mesure de répondre aux attentes.