La planète économique a tourné son attention vers la Slovaquie hier au moment où les membres de son Parlement refusaient d'entériner le plan de renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF).

La décision, qui affecte l'Europe tout entière, se voulait avant tout une occasion pour le principal parti de l'opposition, le Smer, de briser le gouvernement de coalition en place.

Son leader, Robert Fico, a toutefois indiqué que les membres de son parti approuveraient le plan européen à l'occasion d'un nouveau vote.

«Nous disons non au présent gouvernement, mais nous disons oui au FESF», a-t-il précisé plus tôt en journée.

La première ministre du pays, Iveta Radicova, avait lié le vote sur la proposition européenne à un vote de confiance pour son gouvernement de coalition. N'ayant pas reçu l'aval de l'un des quatre partis de la coalition, elle s'exposait à un renversement en Chambre. Elle devra désormais trouver les compromis nécessaires pour que la proposition soit non seulement soumise de nouveau au vote plus tard cette semaine, mais avant tout adoptée.

«La pression sur les dirigeants des différents partis slovaques sera énorme au cours des prochains jours. Ils devront s'entendre rapidement pour que le plan soit accepté d'ici quatre ou cinq jours», explique Angelo Katsoras, analyste géopolitique à la financière Banque Nationale.

Pour entrer en fonction, le plan de renforcement du FESF doit être accepté à l'unanimité par tous les pays de la zone euro. La Slovaquie était le 17e et dernier pays à voter sur ce plan de sauvetage. Plus petit pays de la zone, sa contribution représente un peu moins de 2% du fonds, soit 7,7 milliards des 440 milliards d'euros que représente le fonds. La pilule est difficile à avaler pour les Slovaques, qui ont subi des mesures économiques austères pour permettre à leur pays d'intégrer la zone euro en 2009.

Afin d'éviter un délai, le gouvernement slovaque devra entériner la proposition européenne avant le 23 octobre prochain, date à laquelle les pays membres de la zone euro se rencontreront de nouveau.

«La situation politique en Slovaquie est un véritable microcosme de la situation européenne actuelle. Le pouvoir se trouve éparpillé entre les mains de plusieurs intervenants qui devront éventuellement s'entendre pour faire avancer les choses», précise Angelo Katsoras.

Le plan de renforcement du FESF a été adopté le 11 juillet dernier pour éviter que la crise de la dette grecque ne se propage à l'ensemble des pays de la zone euro. Après l'adoption du plan européen, le FESF permettra entre autres d'acheter des obligations d'États membres de la zone euro et de recapitaliser leur secteur bancaire.