La crise de la zone euro «représente une menace pour l'économie mondiale», a estimé dimanche le premier ministre britannique conservateur David Cameron, appelant les «dirigeants européens à relever leurs manches» pour régler la situation.

Dans une interview à la BBC au premier jour de la conférence annuelle de son parti à Manchester, M. Cameron a par ailleurs affirmé ne pas soutenir l'idée d'un référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne, défendue par des eurosceptiques de sa formation.

«La zone euro représente une menace pour elle-même, mais aussi une menace pour l'économie britannique et une menace pour l'économie mondiale», a déclaré le chef du gouvernement sur la chaîne publique.

«J'aimerais voir les dirigeants européens relever leurs manches, faire fonctionner le marché unique», a-t-il ajouté.

La disparition de l'euro serait «très mauvaise» pour le Royaume-Uni, a-t-il prévenu, rappelant que son pays, même s'il ne fait pas partie de la zone euro, réalise 40% de ses exportations dans cette région.

Concernant l'organisation hypothétique au Royaume-Uni d'un référendum sur l'UE, M. Cameron a affirmé: «Ce n'est pas notre opinion qu'il devrait y avoir» un tel vote. «Notre intérêt est de rester dans l'Union européenne parce que nous avons besoin de ce marché unique», a-t-il ajouté, estimant cependant que le Royaume-Uni avait confié «trop de pouvoirs à l'Europe».

Le premier ministre réagissait aux propos de la présidente de la commission parlementaire britannique chargée de l'Économie, Natascha Engel du Parti travailliste (opposition), qui a affirmé qu'il y avait «une claire majorité de parlementaires souhaitant débattre» de la tenue d'un référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'UE.

«Nous devons répondre à cette attente», a-t-elle estimé dans une interview au Mail on Sunday.

Selon le journal, le débat devrait avoir lieu d'ici Noël. Si un tel débat se tenait au parlement, il est improbable qu'il débouche sur un vote en faveur d'un référendum, le Parti conservateur de M. Cameron et ses alliés libéraux-démocrates, pro-européens, y disposant de la majorité absolue.