L'Organisation internationale du café (ICO), qui regroupe 77 États producteurs et consommateurs, a annoncé vendredi avoir désigné comme directeur exécutif le Brésilien Robério Silva, qui prend la tête de l'organisme à l'issue d'une année particulièrement faste pour le marché du café.

«Lors de notre 107e session, qui s'est tenue cette semaine, M. Robério Oliveira Silva a été désigné directeur exécutif de l'ICO, pour un mandat de 5 ans», a indiqué l'organisation dans un communiqué, précisant que sa nomination avait fait l'objet d'un consensus parmi ses membres.

Âgé de 48 ans, Robério Silva dirige depuis février 2009 le département café du ministère brésilien de l'Agriculture.

L'ICO, basée à Londres et cadre de négociations stratégiques et commerciales du secteur, rassemble 77 États membres, représentant 97 % de la production mondiale de café et plus de 80 % de la consommation dans le monde.

Depuis la fondation de l'ICO en 1963, le poste de directeur exécutif est toujours revenu au Brésil, de loin le premier pays producteur et exportateur dans le monde -- à l'exception de la période 2002-2010, durant laquelle le Colombien Nestor Osorio avait pris la tête de l'organisation.

M. Osorio, nommé ambassadeur de son pays à l'ONU, avait quitté son poste en novembre 2010, remplacé à titre temporaire par le Brésilien José Sette.

La désignation du nouveau directeur exécutif de l'ICO a été bien plus disputée qu'à l'habitude, puisque quatre candidats se sont affrontés.

Le Mexique, 7e pays producteur mondial, a finalement retiré son candidat pour permettre une désignation par consensus du Brésilien, considéré depuis le début comme le grand favori.

L'ICO a par ailleurs confirmé vendredi ses premières estimations pour la récolte 2011-2012: «Nous tablons sur une production mondiale de 129,5 millions de sacs (de 60 kg), c'est un chiffre préliminaire», a déclaré José Sette lors d'une conférence de presse.

Sur la saison 2010-2011, qui s'achève en octobre, l'ICO table sur une production de 133,30 millions de sacs, un chiffre record (en hausse de 8 % sur un an) mais qui peine à répondre à une consommation mondiale estimée à 134,8 millions de sacs.

«Le marché est tendu, mais l'offre est en mesure de répondre aux requêtes des industries torréfactrices et à une demande croissante», a estimé M. Sette.

Selon lui, «la consommation de café reste robuste malgré la montée des cours», notamment tirée par la demande des pays émergents, «des marchés bien plus dynamiques que les marchés traditionnels» des pays industrialisés.

Parmi ces grands pays émergents figure la Russie, qui pourrait rejoindre l'ICO comme membre à part entière dès mars 2012: «Le processus est déjà bien avancé», a assuré M. Sette vendredi.

Sur les onze premiers mois de l'année 2010-2011 (c'est-à-dire d'octobre 2010 à août 2011), les exportations de café dans le monde ont augmenté de 11,7 % par rapport à l'année précédente, à 96,1 millions de sacs.

Sur la même période, le prix de l'arabica sur le marché new-yorkais s'est envolé de plus de 60 %, atteignant brièvement début mai 306 cents la livre, son plus haut niveau depuis 14 ans.