Le rapatriement au Vénézuéla des réserves d'or nationales stockées dans des banques en Europe et aux États-Unis, annoncé cette semaine par le président Hugo Chavez, sera coûteux et graduel, a déclaré vendredi à l'AFP l'ancien directeur de la Banque centrale, José Guerra.

«Cela va se faire graduellement, en plusieurs semaines si cela se produit effectivement», a déclaré M. Guerra, précisant que le transport devra s'effectuer en plusieurs voyages pour plus de sécurité, et sera donc très coûteux.

«Il faudra payer des coûts de fret et d'assurance très élevés (...) il faut réduire le risque» en affrétant plusieurs embarcations, a-t-il poursuivi.

Aucun responsable de la Banque centrale et du ministère des Finances n'était disponible vendredi pour fournir des détails sur cette opération d'une ampleur considérable.

Le Vénézuéla détient 211,35 tonnes d'or stockées à l'étranger pour un montant de 11 milliards de dollars. 80% de ces stocks se trouvent au Royaume Uni, principalement dans la Bank of England, qui offre un loyer très avantageux à Caracas, selon M. Guerra.

Le président Chavez a justifié mercredi le rapatriement de la totalité des réserves d'or par un souci de sécurité face à la crise.

«La crise économique globale a avalé de nombreuses banques en Amérique du Nord et en Europe, et de ce fait nous devons prendre les mesures pour sauvegarder les réserves internationales de tous les Vénézuéliens», a annoncé M. Chavez sur la télévision d'État VTV.

«Nous devons accélérer le processus (...) nous allons ramener notre or à la Banque centrale», a ajouté M. Chavez.

M. Chavez avait aussi indiqué mercredi qu'il préparait une loi visant à nationaliser «l'exploration et l'exportation de l'or» dans le pays afin de lutter contre «les mafias et la contrebande» qui selon lui sèment «l'anarchie» dans un secteur informel à 60%.

Le président vénézuélien a aussi annoncé la récupération prévue de quelque 6,2 milliards de dollars en liquide ou en bons échangeables conservés dans des établissements bancaires suisse, britannique, français et américains ou leur transfert vers des institutions de pays «amis» comme la Chine, la Russie ou le Brésil.