es pays concernés par les problèmes de dette et de déficit doivent adopter des politiques «monétaires et budgétaires concrètes et responsables» afin de rétablir la confiance des marchés, a déclaré mardi le premier ministre chinois Wen Jiabao.

Cette première réaction d'un dirigeant chinois à la crise des dettes souveraines intervient alors qu'un vent de panique a balayé mardi les Bourses mondiales, gagnées par la peur d'une nouvelle récession aux États-Unis -dont la note a été rétrogradée par l'agence Standard and Poor's- et d'une contagion de la crise de la dette en zone euro.

«La communauté internationale doit renforcer sa communication et sa coordination des politiques macro-économiques», a déclaré M. Wen lors d'une réunion du gouvernement, selon un communiqué publié sur le site de celui-ci.

«Les pays concernés doivent adopter des politiques monétaires et budgétaires concrètes et responsables afin de réduire leur déficit et résoudre leur problème de dette, pour permettre un fonctionnement stable et sûr du marché des investissements et pour maintenir la confiance des investisseurs dans le monde», a-t-il ajouté.

Le premier ministre chinois a dit aussi soutenir le communiqué adopté lundi par les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G20, dont la Chine fait partie, qui ont déclaré être prêts à agir de concert pour stabiliser les marchés financiers et protéger la croissance.

La Chine, de loin le plus grand créancier étranger des États-Unis, a exhorté ces derniers jours sans ménagement Washington à cesser de vivre au-dessus de ses moyens et a averti que la Banque centrale chinoise continuerait à diversifier ses investissements en devises étrangères face aux menaces qui pèsent encore sur le dollar.

Les États-Unis et l'Europe mettent en danger la reprise économique dans le monde en «n'assumant pas leur responsabilité» dans la crise des dettes souveraines, avait accusé lundi le Quotidien du Peuple, organe officiel du Parti communiste chinois.

Pékin, qui détenait en mai quelque 1160 milliards de dollars de bons du Trésor américains, «a désormais tous les droits d'exiger des États-Unis qu'ils s'attaquent à leur problème structurel de dette», avait déjà affirmé samedi l'agence officielle Chine Nouvelle.

«Les jours où l'oncle Sam, perclus de dettes, pouvait facilement dilapider des quantités infinies d'emprunts de l'étranger semblent comptés», a ajouté l'agence. Selon elle, «les États-Unis doivent revenir au principe de bon sens selon lequel il faut vivre selon ses moyens».

Très préoccupée par tout risque de déstabilisation, de son économie notamment, la Chine s'inquiète de la dette abyssale des États-Unis, mais selon les analystes, elle ne pourrait pas réduire de manière substantielle sa dépendance vis-à-vis des bons du Trésor américain.