Les Bourses des riches monarchies pétrolières du Golfe et celle d'Israël ont chuté dimanche, accusant le coup, après les marchés européens, de la dégradation de la note de la dette américaine.

«Les marchés ont réagi de manière négative à la dégradation de la note américaine qui peut avoir un effet très sérieux sur les États du Golfe et je pense que ces marchés vont continuer de baisser dans les prochains jours», a prédit Hajjaj Bukhdur, qui dirige une compagnie d'investissement koweïtienne.

«Ceci parce qu'après la crise financière, les fonds souverains du Golfe ont investi dans les bons de trésor américains et donc l'impact sur les économies du Golfe sera réel et sérieux», a-t-il déclaré à l'AFP.

Dans le Golfe, l'indice de la Bourse de Dubaï a terminé en baisse de 3,69% après avoir ouvert sur un recul de 4,5% pour son premier jour de cotation de la semaine. L'action du géant immobilier Emaar Properties, valeur vedette de ce marché, a perdu 5,26%.

Dans l'émirat voisin d'Abou Dhabi, la Bourse a cédé à 2,53% à 2603,22 points, avec les bancaires perdant 3,30% et l'immobilier cédant 5,61%.

La Bourse saoudienne a ouvert dans le rouge pour la deuxième journée consécutive. Mais après la chute de 5,46% samedi, l'indice Tadawul All-shares (TASI) a terminé dimanche légèrement en hausse (+0,08%) à 6078,5 points.

La Bourse du Koweït a clôturé sur une baisse de 1,61% à 5927,8 points, et celle du Qatar a perdu 2,51% à 8.277,61 points. Le marché de Bahreïn a reculé de 0,33% à la clôture et celui d'Oman de 2,08%.

La Bourse du Qatar a dépassé en terme de capitalisation celle du Koweït et devient ainsi le deuxième marché arabe après celui de l'Arabie saoudite.

«Je pense que l'effet psychologique de la dégradation de la note américaine a joué plus qu'autre chose et on a assisté à des ventes dans un climat de panique», a relevé l'économiste koweïtien Ali al-Nimesh qui se dit toutefois plus optimiste que M. Bukhdur.

«Demain les places du Golfe seront plus stables et certains vont probablement récupérer une partie de leurs pertes», a-t-il indiqué à l'AFP.

En Israël, l'indice vedette de la Bourse de Tel-Aviv, le TA-25, qui regroupe les 25 plus importantes capitalisations du marché a perdu 6,99% pour s'inscrire à 1074,274 points. L'autre indice, le TA-100 a cédé 7,20% à 972,80 points.

La séance boursière a également été émaillée de suspensions de cotations.

«Ce matin, le TA-25 a chuté de plus de 5%, et nous avons donc pris des mesures», a expliqué à l'AFP une porte-parole de la Bourse, Idit Yaaron.

«Les cotations ont été suspendues pendant trois à cinq minutes», a-t-elle ajouté en précisant que les baisses se sont finalement stabilisées après une suspension de 45 minutes.

Après le marché de Ryad qui avait chuté samedi, avant de se redresser dimanche, la Bourse de Tel-Aviv était la deuxième plus importante dans le monde à ouvrir après le coup de tonnerre créé par la dégradation de la note des États-Unis vendredi par l'agence de notation financière Standard & Poor's.

Pour la première fois de leur histoire, les États-Unis ont perdu leur notation «AAA» créant un mouvement de panique dans les milieux financiers.

Le plongeon de la Bourse de Tel-Aviv intervient également alors que le pays est en pleine crise sociale et au lendemain d'une manifestation géante qui a rassemblé près de 300 000 Israéliens.

Il suit une semaine de recul des places européennes plombées par la dégradation de la note américaine et la crise de la zone euro.

Pour les marchés asiatiques, MM. Bukhdur et Nimesh disent s'attendre à les voir ouvrir dans le rouge lundi même s'ils estiment que les pertes seraient moins importantes que prévu.