Les responsables des principales banques de la zone euro se sont retrouvés à Paris mercredi pour discuter de leur contribution à un deuxième plan de sauvetage financier de la Grèce, qui paraît désormais inévitable et devrait être bouclé pour septembre, selon le souhait des ministres des Finances.

La réunion s'est déroulée au siège de la BNP Paribas, sous l'égide de l'Institut international de la finance (IIF), association professionnelle des banques, selon une personnes informée des pourparlers mais tenue à l'anonymat.

Il s'agit surtout pour ces établissements de poser les conditions dans lesquelles ils seraient prêts à acheter des obligations grecques, considérées à l'heure actuelle comme l'investissement le plus risqué du monde.

Cette rencontre «s'inscrit dans le cadre d'une série de réunions des principaux bailleurs de fonds privés de la Grèce destinée à soutenir le programme de réforme économique» de ce pays, a souligné Frank Vogl, porte-parole de l'IIF, ajoutant que d'autres rendez-vous étaient prévus pour les prochaines semaines.

L'IIF a fait savoir par voie de communiqué la semaine dernière que les banquiers discuteraient d'un plan d'échange volontaire des obligations grecques pour rééchelonner la dette («rollover») afin de maintenir la trésorerie grecque à flot pour la période 2012-2014.

Les gouvernements des 16 autres pays de la zone euro souhaitent que le secteur privé participe de façon «substantielle» au nouveau plan de sauvetage de la Grèce afin que tout le poids n'en incombe pas aux contribuables, dont beaucoup reprochent à la Grèce d'avoir laissé filer sa dette.

La Commission européenne estime que la Grèce aura besoin de 115 milliards d'euros pour tenir jusqu'à la mi-2014, en plus du prêt pluriannnuel de 110 milliards consenti en mai 2010 par l'UE et le FMI.

Les gouvernements de la zone euro veulent s'assurer par ailleurs qu'un rééchelonnement de la dette grecque auprès des banques privées ne sera pas considéré comme un défaut de paiement par les toutes puissantes agences de notation du crédit, dont les avis influencent directement le niveau des taux d'intérêt auquel les pays peuvent emprunter sur les marchés financiers.

L'adoption d'un nouveau plan de rigueur budgétaire la semaine dernière au Parlement grec, en contrepartie du versement d'une nouvelle tranche du prêt international, a ponctuellement calmé les marchés mais ces derniers restent préoccupés par la crise de la dette dans la zone euro et les risques de contagion à d'autres pays fragilisés, comme le Portugal, qui pourrait être contraint lui aussi à solliciter un second plan de sauvetage financier.

En Grèce, les mesures d'austérité sont très lourdes pour la population et provoquent de nombreuses grèves. Les taxis avaient ainsi cessé le travail pour 24 heures mercredi afin de protester contre l'introduction de davantage de concurrence dans leur secteur.