La banque centrale chinoise a annoncé mercredi son troisième relèvement des taux d'intérêt de l'année, alors que la lutte contre l'inflation reste la priorité du gouvernement.    

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Ce relèvement des taux directeurs de 25 points de base est effectif à partir de jeudi, précise la banque centrale dans un bref communiqué sur son site internet.

Ce troisième relèvement, après ceux intervenus en février et avril, qui est aussi le cinquième depuis octobre, vise encore une fois à lutter contre l'inflation et à maîtriser le volume des prêts accordés par les banques.

Les deux taux de référence sont le taux de dépôt et le taux d'emprunt à un an, qui sont portés respectivement à 3,50% et à 6,56%, a précisé la banque centrale dans son communiqué.

La hausse des taux, attendue depuis plusieurs semaines par les marchés, intervient après un discours du premier ministre Wen Jiabao maintenant la lutte contre la hausse des prix, qui alimente le mécontentement social, comme objectif prioritaire du gouvernement.

La hausse des prix à la consommation a atteint, avec 5,5% au mois de mai, son plus haut niveau depuis juillet 2008, et la plupart des analystes s'attendent à ce que son niveau soit encore plus élevé en juin, avant de baisser au second semestre.

Pékin pourrait se montrer prudent avant de continuer à relever les taux à l'avenir, car les signes d'un ralentissement de l'économie chinoise se multiplient, avec notamment un fort ralentissement de la croissance des ventes d'automobiles et une augmentation importante du nombre de logements neufs non vendus.

«Le marché s'est récemment rallié à l'opinion que la croissance économique faiblit en Chine», relève Marks Williams, de Capital Economics à Londres.

Toutefois, «des taux d'emprunt plus élevés ne font pas une grande différence en pratique» en Chine, ajoute cet analyste qui souligne que «les taux d'emprunt sont encore relativement faibles par rapport au rythme de la croissance économique».

«L'impact sur le marché devrait être assez limité», estime aussi Lu Ting, économiste chez Bank of America-Merrill Lynch, qui ne s'attend plus à d'autres hausses de taux avant la fin de l'année.

Afin de limiter la croissance de la masse monétaire qui alimente l'inflation, la banque centrale a également relevé à de nombreuses reprises depuis l'automne dernier les réserves obligatoires des banques, limitant ainsi la quantité d'argent que celles-ci peuvent prêter.