Un fonds souverain libyen contrôlé par Mouammar Kadhafi a perdu 98% de la somme de 1,3 milliard de dollars qu'il avait confiée à la banque américaine Goldman Sachs pour qu'elle la place sur le marché des changes, affirme mardi le Wall Street Journal.

«Afin d'essayer de combler ces pertes, Goldman Sachs a proposé à la Libye de devenir l'un de ses plus importants actionnaires» en acquérant pour 3,7 milliards de dollars d'actions préférentielles, ou encore des titres obligataires, ajoute le quotidien financier, citant des documents internes de la banque d'affaires et des sources proches du dossier.

Les négociations entre la banque américaine et le fonds souverain Libyan Investment Authority se sont poursuivies pendant plusieurs mois à l'été 2009, impliquant le PDG Lloyd Blankfein ainsi que le directeur financier David Viniar et le responsable Europe de la banque, Michael Sherwood.

Ces discussions ont toutefois échoué et rien d'autre n'a été fait pour que la Libye puisse récupérer sa mise, poursuit le Wall Street Journal.

«La Libye était furieuse d'avoir perdu près de 1,3 milliard de dollars» et «une entrevue à Tripoli entre un dirigeant du fonds libyen et deux représentants de Goldman Sachs» s'est tellement mal passée que ces deux banquiers «ont passé des coups de fil paniqués à leurs supérieurs», note le quotidien.

Goldman Sachs a envoyé un garde du corps pour ses deux employés et leur a fait quitter la Libye dès le lendemain, précise-t-il.