La secrétaire d'État américaine Hillary Rodham Clinton a renforcé l'appui dont bénéficie Christine Lagarde, candidate à la direction générale du Fonds monétaire international.

En conférence à Paris jeudi, Mme Clinton s'est toutefois gardée d'endosser officiellement la candidature de la ministre française de l'Économie et des Finances. Elle a affirmé voir d'un oeil positif la présence de femmes qualifiées et expérimentées à la tête d'organisations aussi importantes que le Fonds monétaire international (FMI).

Mme Clinton a rappelé que les États-Unis n'avaient toujours pas cautionné la candidature de qui que ce soit. La déclaration de la secrétaire d'État, toutefois, semble indiquer que les États-Unis encourageront la présence d'un Européen à la tête du FMI, comme le veut la tradition.

L'ancien ministre socialiste Dominique Strauss-Kahn a démissionné le 18 mai de son poste de directeur général du FMI pour consacrer «toute (s)on énergie» à se défendre des accusations d'agression sexuelle et de tentative de viol sur une femme de chambre d'un hôtel à New York.

Dans le cadre du sommet du G8, les leaders mondiaux se rencontreront à Deauville en France afin de discuter de la succession de M. Strauss-Kahn. Ces derniers jours, plusieurs pays européens, dont l'Allemagne et la Grande-Bretagne, ont apporté leur soutien à une candidature de Mme Lagarde. Les pays émergents, qui tardent à s'unir derrière un candidat unique, plaident pour que le poste soit ouvert à un non-Européen.

Le ministère des Affaires étrangères de la Chine a d'ailleurs demandé jeudi à ce que la sélection d'un nouveau directeur pour le FMI soit faite au terme d'un processus démocratique, sans toutefois donner son appui à un candidat en particulier. La Chine dit appuyer la décision du G20 de mener un processus de sélection «ouvert, transparent et basé sur le mérite».

Les membres du G8 ont une grande influence sur la nomination des membres de la direction du FMI. Les pays européens, qui appuient Christine Lagarde, auront besoin du soutien des États-Unis pour garantir leur choix.

Le ministre canadien des Finances Jim Flaherty et son homologue américain, le secrétaire au Trésor Timothy Geithner, ont tous deux estimé que Mme Lagarde serait une excellente candidate, sans pour autant appuyer officiellement sa candidature pour prendre la tête du FMI.

Les deux hommes ont ajouté que Mme Lagarde et le président de la banque centrale du Mexique, Agustin Carstens, également candidat, sont tous les deux des postulants «très compétents». MM. Flaherty et Geithner ont aussi appelé à un processus «transparent» pour choisir le prochain directeur général du FMI.

Mark Carney, l'actuel directeur de la Banque du Canada, est également pressenti pour prendre la tête du FMI. M. Flaherty a déclaré que M. Carney fait un excellent boulot comme gouverneur de la banque centrale.

Les candidatures à la succession de Dominique Strauss-Kahn doivent être déposées au plus tard le 10 juin, l'ensemble du processus devant s'achever le 30 juin.

Traditionnellement, le FMI est dirigé par un Européen, tandis qu'un Américain prend la tête de la Banque mondiale.