Le Mexique a vanté lundi la «légitimité et la crédibilité» de son candidat à la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international (FMI), le gouverneur de sa Banque centrale, Agustin Carstens, pour pallier son manque de soutiens de poids.

Carstens, qui aura 53 au moins de juin, a déjà été numéro trois du FMI. Il a géré plusieurs crises financières durant ses vingt ans de carrière à la Banque centrale du Mexique, dont il est le gouverneur depuis janvier 2010.

«Nous lançons une candidature fondée sur les mérites pour que le FMI dispose de la légitimité et la crédibilité dont il a besoin pour continuer d'orienter l'ensemble de l'environnement international», a souligné lundi le ministre mexicain de l'Economie Ernesto Cordero.

Carstens est le «candidat idoine» pour remplacer «DSK», qui a démissionné mercredi, cinq jours après son arrestation pour agression sexuelle présumée, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

Le Mexique et d'autres puissances émergentes, comme le Brésil et la Chine, ont demandé que le choix du nouveau patron du FMI ne soit pas déterminé par son origine géographique.

En vertu d'une règle tacite, le poste a toujours été confié à un Européen, tandis que la Banque mondiale revenait à un Américain.

«Je connais le Fonds de tous les angles possibles», a souligné Carstens, qui a été directeur exécutif du FMI et représentant du Mexique en son sein.

Le principal obstacle de sa candidature est le manque de poids de l'Amérique latine, qui dispose de moins de 10% des voix.

«Le mérite n'est pas suffisant pour être directeur du Fonds, il faut un vote majoritaire ou par consensus», souligne Raul Feliz, spécialiste en économétrie du Centre de recherche et d'enseignement économique (CIDE) de Mexico.

Tout prétendant latino-américain devra donc rassembler les voix des Etats-Unis et aussi celles de pays asiatiques.