Le président Barack Obama va dévoiler jeudi un plan d'aide économique de plusieurs milliards de dollars pour encourager la démocratisation du monde arabe, sur le modèle de l'Europe de l'Est après la Guerre froide, ont annoncé mercredi des responsables américains.

Ce plan, initialement destiné à l'Égypte et à la Tunisie, voudra inciter d'autres pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, théâtres de révoltes populaires depuis le début de l'année, à entreprendre des réformes démocratiques, selon ces responsables s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

M. Obama présentera cette nouvelle initiative à partir de 11H40 lors d'un discours destiné à embrasser d'une stratégie commune la vague de manifestations pour la démocratie qui a ébranlé voire renversé plus d'une demi-douzaine de régimes autocratiques dans la région ces cinq derniers mois.

Selon un des responsables, l'idée est de s'inspirer «de certaines des mesures couronnées de succès en Europe de l'Est» dans la foulée de la chute du Rideau de fer, «et de les appliquer à des pays en transition vers la démocratie au Moyen-Orient et en Afrique du Nord».

«Ils s'agit du début d'un effort de longue haleine», a assuré ce responsable. Selon lui, l'Égypte et la Tunisie, où des manifestations de masse ont eu raison d'autocrates au pouvoir depuis plus de 20 ans, seront les premières bénéficiaires de cette initiative.

«Nous espérons que d'autres transitions démocratiques suivront dans les années à venir», a-t-il expliqué.

Le plan de M. Obama appellera à étendre l'action de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), qui a soutenu les anciennes démocraties populaires ces 20 dernières années, afin de stimuler le développement de la démocratie dans le monde arabe.

La soixantaine de pays actionnaires de la Berd se réunissent justement vendredi et samedi pour examiner un projet d'extension de ses activités à l'Afrique du Nord.

Washington oeuvrera aussi à développer des incitations à la démocratisation dans le monde arabe, de concert avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque africaine de développement (BAD), ont promis ces responsables.