Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a estimé jeudi que la «très grande concentration» des agences de notation était un point qui «pose problème».

«Ce qui est sûr, c'est qu'on est en présence d'un phénomène qui pose problème, d'une part parce qu'il y a très très peu d'institutions au niveau mondial» pour évaluer la capacité des emprunteurs à rembourser leur dette, a déclaré M. Trichet sur BFM Radio.

D'autre part, il y a un «phénomène (...) d'amplification des situations», favorables ou défavorables, par les agences de notation, «lié à la nature même de leurs activités et au fait qu'elles sont très peu nombreuses au niveau mondial», a-t-il ajouté.

M. Trichet avait déjà dénoncé en juillet l'oligopole des trois agences de notation mondiales, Fitch Ratings, Standard and Poor's et Moody's Investors Service, dans un entretien au quotidien Libération.

Le président de la BCE avait alors jugé «probablement opportun de ne pas continuer d'avoir un oligopole mondial de trois agences».

«On a une très grande concentration en réalité des jugements puisqu'on a trois institutions qui ont un crédit mondial tout à fait considérable», a souligné à nouveau jeudi M. Trichet.

«Aucune solution ne peut être envisagée qui ne soit pas mondiale, parce que c'est d'un phénomène mondial dont nous parlons. Nous avons besoin d'un consensus au niveau international et il ne faut pas croire qu'il y a des solutions ultra-simples», a-t-il cependant mis en garde.