Le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a affirmé vendredi que son institution était «là pour aider» les pays arabes, comme l'Égypte et la Tunisie, en leur apportant des financements s'ils les demandent.

«Nous avons tiré des enseignements de ce qui s'est passé au Proche et au Moyen-Orient et en Afrique du Nord», a affirmé M. Strauss-Kahn lors d'une conférence sur cette région, au siège du FMI à Washington.

Pour l'Égypte et la Tunisie, théâtres de récentes révolutions, a-t-il poursuivi, «certaines sources de revenus, le tourisme par exemple, pourraient être moins élevées qu'elles ne l'étaient l'année dernière».

«Qu'est-ce qui est important pour nous si on se projette dans l'avenir? C'est de voir comment nous pouvons aider» et «nous sommes là pour aider», a-t-il souligné. Et d'ajouter: «Notre rôle est de fournir aux pays l'argent qui n'est pas disponible pour une autre raison».

«Rien ne peut être accompli, en matière de lutte contre les inégalités, de création d'emplois, sans croissance», a encore estimé le directeur du FMI.

«Nous pouvons bâtir ensemble un avenir meilleur pour ces pays. Et ce n'est pas seulement important pour l'Égypte et la Tunisie, c'est important pour le monde entier parce que cet exemple est un exemple qui va avoir beaucoup de répercussions», a-t-il déclaré.

Le FMI a été chargé jeudi d'une «évaluation économique» qui doit servir de base à une aide de cinq institutions financières internationales destinée à soutenir les aspirations des peuples arabes à un meilleur avenir économique.

M. Strauss-Kahn a insisté sur le fait qu'il n'imposait à aucun pays des prêts de son institution: «Nous ne sommes pas des banquiers qui cherchent des clients [1/8]...[3/8]. Nous ne venons pas de l'étranger comme un dictateur économique pour dire: voilà ce que vous devez faire».

Il a également plaidé pour des mesures permettant de retrouver «la stabilité macroéconomique».

«Pour une révolution démocratique, où que ce soit, en Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique latine (...) il est facile, après coup, de dire: voilà, nous allons dépenser beaucoup d'argent, nous allons subventionner beaucoup de gens», a-t-il souligné.

«Si les révolutions arabes doivent être des jalons dans l'Histoire, et je pense que cela peut être le cas, alors je crois que la réussite repose sur l'édification d'institutions démocratiques, et aussi d'organisations représentatives des salariés», a-t-il dit.

Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Mustapha Nabli, qui participait au même débat, a été évasif sur la question d'une demande de prêt au FMI.

«La question n'est pas de savoir si on a besoin d'un financement. Tout financement peut être bon et peut être mauvais. C'est la façon dont on l'utilise. On peut avoir de la corruption, on peut avoir une mauvaise gestion», a-t-il expliqué.

«C'est pour cela que le processus démocratique est si important» et «ce n'est pas un voyage tranquille que nous allons faire», a-t-il prévenu.