Le Parlement portugais a rejeté mercredi le programme d'austérité du gouvernement socialiste minoritaire, ouvrant la voie à la démission du premier ministre José Socrates à la veille d'un sommet européen crucial pour la stabilisation de la zone euro.

Les cinq partis d'opposition, de la droite à l'extrême-gauche, ont voté à l'unanimité pour rejeter ce quatrième plan d'austérité en moins d'un an, censé «garantir» la réduction des déficits publics et éviter un recours à l'aide extérieure.

S'exprimant après cinq heures de débats, le ministre porte-parole du gouvernement Pedro Silva Pereira a dénoncé l'«irresponsabilité» d'une «coalition négative» qui «rejette un instrument essentiel de l'action du gouvernement tout en sachant qu'il a obtenu l'appui et le vote de confiance des institutions européennes et des partenaires européens du Portugal».

Dans une intervention très dure, il a condamné une «coalition élargie au FMI, parce que c'est vers là que l'on va» alors que, a-t-il insisté, «jusqu'ici le Portugal avait été capable d'assumer le financement de son économie et d'éviter le recours à une aide extérieure».

Minoritaire au Parlement depuis les législatives de septembre 2009, avec 97 élus socialistes sur 230, José Socrates avait annoncé avant le vote qu'il démissionnerait en cas de rejet de ce programme, déjà présenté et applaudi à Bruxelles lors du dernier sommet européen du 11 mars.

Le chef du gouvernement, qui avait quitté le Parlement sans un mot peu après l'ouverture du débat, pourrait remettre sa démission dès mercredi soir au président de centre-droit Anibal Cavaco Silva.

Il pourrait aussi choisir d'attendre la fin vendredi du sommet européen qui doit parachever la réponse de l'Union européenne à la crise de la dette dont le Portugal pourrait être, après la Grèce et l'Irlande, la prochaine victime.