La hausse des prix à la consommation s'est élevée à 4,9% en janvier sur un an en Chine, un chiffre inférieur aux attentes des analystes, mais qui reste soutenu tandis que l'inflation est tirée par la forte augmentation des prix alimentaires, à 10,3%.

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La hausse des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation, avait atteint 5,1% en novembre et 4,6% en décembre. Sur l'ensemble de l'année 2010, elle s'élevait à 3,3%.

Alors que le nord de la Chine connaît une grave sécheresse qui menace la récolte de blé d'hiver, les prix des céréales ont grimpé de 15,1% et ceux des fruits frais ont explosé de 34,8%, a détaillé le Bureau national des statistiques (BNS).

Le BNS a précisé que le chiffre de janvier était «inférieur aux attentes du marché». Les analystes cités la semaine dernière par l'agence Dow Jones s'attendaient à 5,4% de hausse des prix.

Le gouvernement a pris en janvier de nouvelles mesures destinées à endiguer la hausse des prix, comme un troisième relèvement de 25 points de base des taux d'intérêt en quatre mois et une nouvelle hausse des taux de réserves obligatoires des banques.

Pékin s'inquiète des conséquences pour la stabilité sociale d'une inflation qui frappe disproportionnellement les foyers les plus modestes, dont les dépenses alimentaires représentent une part plus importante des dépenses totales.

L'indice des prix à la production, qui donne une idée de l'évolution des prix à la consommation dans les prochains mois, a progressé à 6,6% en janvier, contre 5,9% en décembre, montrant que la pression inflationniste a augmenté.

Le BNS a précisé qu'il avait révisé ses méthodes de calcul de l'indice des prix, notamment pour accorder un poids plus important aux coûts liés au logement, qui comprennent les loyers et les charges, mais pas les prix d'achat des appartements. Ces coûts ont augmenté de 6,8% le mois dernier, par rapport à janvier 2010.

Le nouvel indice accorde en revanche un peu moins d'importance aux prix alimentaires.

D'autres éléments de calcul du nouvel indice ont aussi été modifiés, comme le nombre de points de vente sur lesquels porte l'enquête du gouvernement, qui a été augmenté pour atteindre 63 000.

Le BNS affirme que la nouvelle méthode de calcul aboutit à un indice des prix plus élevé: 4,942% contre 4,918% avec l'ancienne méthode.

«D'une manière générale, la pression inflationniste demeure très élevée», a déclaré à l'AFP Yao Wei, une économiste de la Société Générale basée à Hong Kong.

«L'indice des prix est un peu inférieur» à nos attentes, selon elle, «mais cela ne change pas le fait que l'économie est d'une manière générale en surchauffe», a-t-elle encore estimé.