Un groupe d'experts de la zone euro et du FMI entame lundi à Athènes une nouvelle mission d'audit des réformes d'assainissement budgétaire menées par la Grèce, avant de donner son feu vert au versement de la prochaine tranche du prêt accordé en mai au pays.

Les experts, connus sous le nom de «Troika» en Grèce, viennent de l'Union Européenne, de la Banque Centrale Européenne et du Fonds Monétaire International. Ils doivent rester en principe jusqu'au 11 février pour mener à bien leur mission trimestrielle, a indiqué une source au ministère des Finances.

La Grèce qui ne parvenait plus à emprunter elle-même sur les marchés en raison de son endettement trop élevé, a reçu 51 des 147 milliards de dollars débloqués en urgence en mai pour lui éviter une faillite susceptible de faire éclater la zone euro.

La prochaine tranche du prêt s'élève à 20 milliards de dollars.

Le ministre des Finances Georges Papaconstantinou a estimé en début de semaine dernière que le versement de la prochaine tranche n'était «pas en danger» d'être refusé, la Grèce étant parvenue à réaliser la plupart de ses objectifs budgétaires d'économie.

Le secrétaire d'Etat aux Finances Philippos Sahinidis avait été encore plus affirmatif fin janvier en soulignant que la Grèce n'avait «rien à redouter de cette visite» et que la prochaine tranche du prêt serait «versée sans aucun problème», après l'évaluation du programme de politique économique au quatrième trimestre 2010 et celle du premier trimestre 2011.

Le gouvernement grec, à la demande de la Troika, est en train de préparer des mesures ouvrant à la concurrence toute une série de professions jusqu'à présent préservées, des pharmaciens aux architectes en passant par les avocats.

D'autres mesures portant sur l'assouplissement du marché du travail ouvrant la voie à des baisses de salaire dans le privé, très critiquées par les syndicats, sont en discussion.

Fin novembre, après avoir approuvé le versement de la troisième tranche du prêt, le FMI et l'UE avait demandé la poursuite des réformes, en insistant sur la lutte contre la fraude fiscale, le marché du travail et la restructuration des entreprises publiques.

Une grève contre l'austérité est prévue dans la fonction publique le 10 février, une grève générale (privé et public) le 23 février.