Le gouvernement du Québec n'entend pas chômer au Forum économique mondial de Davos, mais il ne faut pas s'attendre à des coups d'éclat cette année, prévient le ministre Clément Gignac.

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«Si ça arrive, ça arrivera, mais ce n'est pas prévu qu'il y ait des annonces à Davos. Le Forum est une occasion d'amorcer des discussions avec des dirigeants d'entreprise et de faire le point sur des discussions en cours», dit le ministre du Développement économique du Québec à La Presse Affaires.

Le premier ministre Jean Charest, le ministre Clément Gignac et le président d'Investissement Québec Jacques Daoust dirigeront la délégation québécoise au Forum économique mondial de Davos en Suisse, plus important sommet économique au monde. Environ 2500 décideurs et dirigeants d'entreprise - dont le magnat des médias Rupert Murdoch, le multimilliardaire indien Lakshmi Mittal (PDG d'ArcelorMittal) et le PDG déchu de Google Eric Schmidt - se réunissent d'aujourd'hui à dimanche. Plusieurs personnalités du Québec inc., dont le président de Bombardier Pierre Beaudoin, seront aussi présentes à Davos, une ville paisible de 12 000 habitants littéralement envahie de personnalités du monde des affaires et de décideurs politiques durant le Forum.

«Davos, c'est un incontournable. Le gouvernement du Québec, tous partis politiques confondus, a une longue histoire avec Davos. La plupart des grands dirigeants d'entreprises étrangères sont présents. On les rencontre pour les attirer au Québec ou pour faire le point sur leurs filiales étrangères déjà au Québec», dit le ministre Clément Gignac.

Le gouvernement Charest estime avoir plusieurs atouts dans sa manche afin de convaincre les multinationales présentes à Davos de s'installer au Québec. «Le génie québécois est notre ressource la plus importante, dit le ministre Gignac. Nous avons une main-d'oeuvre de qualité. De nos jours, le capital humain est la ressource la plus rare. Nous avons aussi la plus faible empreinte de carbone. Un jour, il va y avoir une taxe sur le carbone et être au Québec sera un avantage important. Finalement, le Canada est le pays le moins endetté du G7. Les entreprises savent que, tôt ou tard, les gouvernements ajustent leur fardeau fiscal (en conséquence avec leur endettement).»

À Davos, le premier ministre Jean Charest animera deux conférences sur la mobilité de la main-d'oeuvre et l'énergie propre dans le secteur des transports. Membre d'un comité sur la compétitivité, le ministre Clément Gignac est le seul politicien canadien à siéger au sein d'un comité officiel du Forum.

Mission commerciale en Inde

Clément Gignac quittera Davos samedi. Sa prochaine destination, l'Inde, où il dirigera une mission commerciale d'une semaine en compagnie d'une délégation de 50 universitaires et dirigeants d'entreprise.

Pour le gouvernement Charest, l'Inde est un marché économique particulièrement intéressant. «Nous avons des liens étroits avec l'Inde, qui deviendra en 2025 le pays le plus populeux au monde devant la Chine, dit le ministre Gignac. Nous sommes deux anciennes colonies britanniques qui ont un bagage juridique commun. L'Inde connaît bien nos universités, surtout McGill et Concordia. Plusieurs entreprises québécoises, dont SNC-Lavalin, Bombardier, CGI, CAE et j'en oublie, sont déjà bien implantées en Inde. Des entreprises indiennes comme ArcelorMittal et Tata sont de plus en plus actives au Québec.»

Il s'agit de la troisième mission économique du gouvernement du Québec en Inde, après celles de 2006 et 2010.