La Chine peut réévaluer sa monnaie cette année sans que cela soit considéré comme un échec de Pékin vis-à-vis de la communauté internationale, affirme l'ancien secrétaire d'État américain Henry Kissinger.

«Je serais déçu si cela ne devait pas arriver», a ajouté celui qui contribua il y a quarante ans au rapprochement entre Washington et Pékin dans un entretien à la chaîne de télévision CNN.

«Si cela peut être fait de manière à ne pas être considéré comme un échec de la Chine, en d'autres mots, s'ils n'ont pas à monter sur une estrade pour dire nous sommes d'accord pour agir sur notre monnaie+, je crois qu'ils savent maintenant comment cela peut être fait, avec quelques concessions mutuelles, sur une certaine période disons d'un an», a assuré M. Kissinger.

Accusant la politique de change chinoise d'être responsable du déficit commercial colossal des États-Unis, Washington ne cesse d'exhorter Pékin à accélérer le mouvement d'appréciation du yuan entamé en juin, date à laquelle les autorités chinoises ont décidé d'autoriser leur monnaie à flotter un peu plus librement.

La Chine répond régulièrement que ces pressions sont intolérables, qu'elle n'y cédera pas et que la réévaluation du yuan prendra du temps.

En 1971, Henry Kissinger avait réalisé une visite historique en Chine, en tant que secrétaire d'État, qui avait marqué le début d'un rapprochement entre Washington et Pékin.