Les cours du sucre ont grimpé mardi à New-York à leur plus haut niveau depuis plus de 30 ans, tandis que le prix de l'arabica atteignait un nouveau sommet en 13 ans, sur fond d'inquiétudes persistantes sur un rétrécissement de l'offre face à une consommation robuste.

Sur le marché new-yorkais NYBoT-ICE, le prix de la livre de sucre brut pour livraison en mars est monté jusqu'à 33,65 cents, un niveau sans précédent depuis janvier 1981. Il a bondi de plus de 140% depuis début juin.

Les tensions s'accentuent sur le marché, alors que les investisseurs redoutent une diminution de l'offre mondiale du fait de récoltes décevantes.

Ainsi, «la production de sucre de l'Australie, troisième exportateur mondial, devrait être durement affectée» par le phénomène climatique La Nina, tout comme le Brésil, premier producteur mondial, «où une sécheresse excessive augure mal de la prochaine récolte», notaient les experts de Commerzbank.

Dans ce contexte, les regards se tournent vers l'Inde, deuxième producteur de sucre après le Brésil, mais les atermoiements du gouvernement indien, qui doit encore rendre sa décision sur les quotas d'exportations du pays pour 2011, exacerbent la nervosité des opérateurs, selon Thomas Kujawa, de la maison de courtage Sucden Financial.

D'autant que la consommation planétaire reste solide et que les stocks mondiaux sont à leur plus bas niveau depuis vingt ans.

Signe de l'étroitesse du marché: l'apparition de pénuries et de rationnement la semaine dernière dans les supermarchés du Portugal, à la suite du manque de stocks des raffineries du pays, une première en Europe depuis au moins trente ans, selon le Financial Times.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre a de son côté atteint mardi 815 livres, un record depuis le lancement du contrat pour le sucre sur la place britannique en 1987.

De son côté, le prix de la livre d'arabica pour livraison en mars est monté mardi à New York jusqu'à 234 cents, son plus haut niveau depuis 13 ans, battant ainsi les records enregistrés les jours précédents.

Les cours du café étaient portés par des inquiétudes persistantes sur la quantité et la qualité des fèves venant d'Amérique centrale et de Colombie (3e exportateur mondial), où des pluies abondantes affectent les récoltes.