Le Fonds monétaire international a annoncé vendredi dans un communiqué avoir débloqué une troisième tranche du prêt accordé en mai à la Grèce, pour un montant d'environ 2,5 milliards d'euros (3,3 milliards de dollars), et abaissé ses prévisions économiques pour le pays.

Le conseil d'administration a approuvé la mise à disposition du pays de cette tranche, qui porte à 10,6 milliards d'euros les sommes prêtées à la Grèce, sur un total de 30 milliards prévus.

Le FMI et le gouvernement s'étaient mis d'accord fin novembre sur les conditions de ce versement.

«Les prévisions de croissance ont été réduites», a signalé le Fonds dans un rapport de suivi sur son programme d'aide à la Grèce.

Il table désormais sur un recul de 3% du produit intérieur brut en 2011, contre 2,5% prévu auparavant. En 2010, le PIB devrait avoir chuté de 4,2%, contre 4,0% estimé jusqu'ici.

Le FMI pense que l'activité devrait se remettre à croître «fin 2011». D'ici là, «les risques à court terme pour les perspectives restent orientés vers des résultats moins bons qu'attendu», ont écrit ses économistes.

Parmi ces risques, ils ont cité «une contraction encore plus forte de la demande intérieure, un resserrement des conditions monétaires dans la zone euro, une poursuite de la volatilité des marchés financiers et une contagion depuis d'autres pays de la périphérie de la zone euro, ainsi qu'un affaiblissement de la reprise économique mondiale».

«Le programme soutenu par le Fonds continue d'avoir de bons résultats, et il faut féliciter les autorités grecques pour leur mise en oeuvre déterminée de politiques macroéconomiques et de réformes structurelles difficiles et ambitieuses», a commenté le directeur général adjoint du Fonds, Murilo Portugal, cité dans le communiqué.

Du côté positif, «l'inflation est en baisse et la compétitivité s'améliore», a-t-il relevé.

Mais «étant donné les faiblesses du secteur public et l'appréciation toujours négative des investisseurs, des réformes globales et réalisées au bon moment restent essentielles pour assurer un retour de la croissance et une dynamique viable de la dette publique, tout en protégeant les groupes vulnérables», a-t-il ajouté.

Le FMI a confirmé qu'il négociait toujours avec l'Union européenne, qui s'est engagée à prêter 80 milliards d'euros à la Grèce, un allongement de la durée sur laquelle ces prêts devront être remboursés.

Il est resté confiant quant à la capacité du pays à faire face à ses obligations. D'après lui, «avec une mise en oeuvre disciplinée du programme, la dette de la Grèce devrait s'avérer viable, et sa capacité de remboursement adéquate».

Les économistes du FMI ont encouragé Athènes à poursuivre ses efforts de réforme, pour rendre la Grèce plus compétitive.

«De telles réformes rencontreront sans doute une résistance acharnée de la part d'intérêts particuliers tenaces, mettant à l'épreuve la détermination du gouvernement. Mais celle-ci jusqu'à aujourd'hui, en plus d'un calendrier politique favorable, augure bien des perspectives à cet égard», ont-ils jugé.

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