Les États-Unis et la Chine ont signé mercredi à Washington des accords pour davantage libéraliser les échanges commerciaux dans certains secteurs économiques, et la Chine en a profité pour demander aux Américains de baisser leurs contrôles sur leurs exportations.

Les deux pays ont conclu à l'issue de la 21e session de la Commission commune sur le commerce et les échanges (JCCT) une série d'accords sectoriels dans l'agriculture, les technologies ou l'accès aux marchés publics.

La Chine a entre autres «donné son accord pour ne pas faire de discrimination dans les marchés publics sur la base de l'origine des droits de la propriété intellectuelle, ni utiliser des critères discriminants dans la sélection de ses équipements industriels», a indiqué le département du Commerce dans un communiqué.

«C'est une JCCT très réussie» dans ces domaines, s'est félicité lors d'une conférence de presse le représentant américain au Commerce extérieur, Ron Kirk.

«Les deux parties ont eu des échanges de vues francs sur la coopération économique entre la Chine et les États-Unis. Nous avons conclu de nombreux accord et sommes parvenus à des résultats positifs», a affirmé le vice-premier ministre chinois Wang Qishan.

La délégation chinoise a toutefois estimé que si les États-Unis souhaitaient réduire leur déficit commercial avec la Chine, c'était d'abord à eux de faire les efforts pour permettre à leurs entreprises d'exporter.

«Dans nos efforts pour accroître nos importations, nous espérons énormément que les pays qui ont toujours un déficit commercial vis-à-vis de la Chine pourront lever ou alléger les contrôles sur les exportations vers la Chine», a souligné le ministre au Commerce Chen Deming.

«Par conséquent si les États-Unis pouvaient mener un effort important pour faciliter les exportations vers la Chine, et permettre une hausse de leurs exportations vers la Chine, cela aiderait face au taux élevé de chômage aux États-Unis aujourd'hui», a-t-il ajouté.

Interrogé sur l'importance qu'aurait une appréciation de la monnaie chinoise, le yuan, pour améliorer les relations commerciales entre les deux plus grandes économies de la planète, M. Chen a estimé que cela n'allait pas régler le problème du déséquilibre des échanges entre ces pays.

«Le gouvernement chinois a fait part à maintes reprises de sa position ferme pour continuer à réformer le mécanisme du taux de change du renminbi (le nom officiel du yuan, ndlr) pour améliorer la flexibilité du régime de ce taux de change et également stabiliser la valeur de la monnaie», a-t-il rappelé.

Mais, a-t-il ajouté, «pour parler objectivement, il est possible que (l'excédent commercial chinois avec les États-Unis) ait été surestimé». Il a cité une étude selon laquelle il est surévalué de 26%.

Et par ailleurs, une grande partie de cet excédent est dû à des exportations de produits qui ne sont qu'assemblés en Chine, mais conçus aux États-Unis, avec des produits intermédiaires qui viennent de l'ensemble de la planète, a argumenté le ministre au Commerce.

«Une telle forme (de commerce international) est très peu affectée par les fluctuations des monnaies», a-t-il considéré.

Les États-Unis ont accusé sur les dix premiers mois de l'année un déficit de 299 milliards de dollars avec la Chine, leur deuxième partenaire commercial.