Le chef du Parlement slovaque, Richard Sulik, a estimé lundi que la Slovaquie, après avoir adhéré à l'euro en 2009, devrait envisager le retour à la monnaie nationale face aux problèmes qui pèsent sur la zone euro.

«Il faut arrêter de croire aveuglément aux dirigeants de la zone euro et préparer un plan B, celui du retour à la couronne slovaque», a déclaré M. Sulik, ancien économiste libéral, dans une tribune publiée par le journal économique Hospodarske Noviny.

Selon M. Sulik, les efforts de la Slovaquie en vue de rejoindre la zone euro avaient été guidés par des «promesses d'une monnaie stable et de règles solides».

«Aujourd'hui, deux ans après, il est triste de constater que les règles ne sont pas les mêmes pour tous, voire elles n'existent pas du tout», a poursuivi le chef du Parlement, selon qui «l'action de la Commission européenne est loin d'une approche responsable».

«Je me souviens bien que des "gardiens sévères" (de la zone euro) n'ont pas accepté la Lituanie parce qu'elle avait dépassé pendant l'année de référence le seuil de déficit de 0,07 point de pourcentage», a-t-il rappelé.

Selon M. Sulik, il est «irresponsable» que les autres pays reprennent les dettes des pays surendettés au risque de se retrouver ainsi eux-mêmes en difficultés.

«On peut sauver la Grèce et l'Irlande, peut-être encore le Portugal», a dit M. Sulik.

«Mais tenter de "sauver" ainsi l'Espagne serait une entreprise hasardeuse, sans parler de l'Italie. En effet, la dette de l'Italie dépasse de moitié le total de la dette de le Grèce, de l'Irlande, du Portugal et de l'Espagne», a-t-il lancé.

La Slovaquie a été en août l'unique membre de la zone euro à avoir refusé de contribuer au plan de soutien à la Grèce. La part slovaque devait s'élever à près de 800 millions d'euros (1,06 milliard de dollars US).

Bratislava plaide également pour une participation du secteur privé au mécanisme de sauvetage, arguant que les contribuables ne peuvent pas en porter tout le fardeau.