Les États-Unis ont annoncé avoir conclu vendredi un accord de libre-échange longuement négocié avec la Corée du Sud, le président Obama saluant un dispositif qui pourrait selon lui assurer «au moins 70 000 emplois américains».

«Je suis très satisfait que les États-Unis et la Corée du Sud aient conclu un accord de libre-échange qui fera date», a affirmé M. Obama, qui avait vu sa visite à Séoul à la mi-novembre assombrie par l'échec des négociateurs à finaliser avant son arrivée ce texte, probablement le plus important pour Washington depuis celui avec le Canada et le Mexique (Alena) en 1994.

Le Président de la Corée du Sud Lee Myung-Bak a estimé samedi que l'accord allait procurer «d'immenses avantages» aux deux pays».

«L'accord de libre échange entre la Corée du Sud et les États-Unis générera d'immenses profits pour les deux pays. Il fournira également l'occasion d'élever le niveau de l'alliance américano-sud-coréenne», a ajouté Lee Myung-Bak dans un communiqué.

Selon M. Obama, qui fait face aux États-Unis à un chômage dont le taux vient encore d'augmenter selon les derniers chiffres publiés vendredi, l'accord «devrait faire croître les exportations de produits américains de jusqu'à 11 milliards de dollars et soutenir au moins 70 000 emplois américains».

Les négociateurs des deux pays ont résolu leur différend sur les droits de douane s'appliquant à l'automobile, dernière pierre d'achoppement à ces tractations qui traînaient depuis un accord préliminaire en 2007.

Le PDG de Ford, Alan Mulally, a d'ailleurs salué vendredi dans un communiqué «les principes de l'accord révisé». Ce dernier apporte selon lui «plus de clarté et de transparence» aux échanges commerciaux américano-coréens.

M. Obama, qui avait défini lors de son discours sur l'état de l'Union fin janvier dernier l'objectif d'un doublement des exportations américaines d'ici à 2015 pour soutenir l'emploi, a affirmé vendredi que l'accord «répond à la demande des employés et entreprises américaines de (parvenir) aux meilleures conditions possibles».

Le président américain, dont la diplomatie a été particulièrement active en Asie et qui a récemment manifesté une solidarité sans faille à Séoul après un bombardement meurtrier d'artillerie nord-coréenne, a affirmé que l'accord «approfondit l'alliance solide entre les États-Unis et la république de Corée (du Sud) et renforce la prééminence américaine (dans la région) Asie-Pacifique».

Avant M. Obama, un responsable gouvernemental américain s'était félicité, lors d'une conférence téléphonique, d'un «ensemble solide, équilibré» et d'un «accord gagnant à la fois pour les Coréens et les Américains».

«Par exemple, dans le domaine agricole, les droits de douane coréens sont en moyenne de 54% contre 9% aux États-Unis. Et dans les autres domaines, leurs droits de douane sont environ plus de deux fois supérieurs aux nôtres en moyenne», a-t-il détaillé.

«Donc avec l'élimination de ces droits de douane, nos chances d'accroître nos exportations vers leur marché sont tout à fait considérables», a-t-il poursuivi.

En 2009, les exportations américaines avaient été de 29 milliards de dollars. La Corée du Sud avait été le huitième partenaire des États-Unis, devant la France.

L'accord doit supprimer 95% des droits de douanes sur les biens manufacturés dans les cinq prochaines années.

Il doit encore être ratifié par les parlementaires américains et M. Obama a dit avoir «l'intention de travailler avec le Congrès pour le faire, et nous assurer que les États-Unis sont concurrentiels pour les emplois et les marchés du XXIe siècle».