La Banque centrale européenne et une majorité de pays de la zone euro font pression sur le gouvernement portugais pour qu'il sollicite à son tour une aide de l'Union européenne et du FMI, selon le Financial Times Deutschland à paraître vendredi.

«Même si les banques portugaises ne sont pas considérées comme surendettées, à la différence de leurs homologues irlandaises, elles dépendent elles aussi des liquidités de la BCE pour leurs activités», écrit le quotidien, sans citer de source précise.

Les pressions pour que le Portugal demande une aide rapidement auraient pour arrière-pensée d'éviter à l'Espagne de se retrouver dans une situation difficile, poursuit le FTD.

«Si le Portugal utilise le plan d'aide, ce sera bénéfique pour l'Espagne, parce qu'elle y est fortement engagée», a indiqué une source au ministère allemand des Finances au FTD.

Pour le moment, le gouvernement portugais s'est refusé à même envisager cette éventualité.

«J'entends beaucoup parler du FMI. Le pays n'a besoin d'aucune aide», avait tranché lundi le premier ministre José Socrates.

Après avoir enregistré en 2009 un déficit public record de 9,3% du PIB, le gouvernement socialiste portugais s'est engagé à le ramener à 7,3% cette année et 4,6% l'an prochain, au prix de mesures d'austérité sans précédent, cumulant coupes budgétaires, baisses des salaires des fonctionnaires (au-dessus de 1500 euros), suppression de prestations sociales et hausses d'impôts.

Ce plan a déclenché une grève générale historique, mercredi, à l'appel des deux principales centrales syndicales portugaises, CGTP et UGT, unies pour la première fois depuis 22 ans.

Pour le moment seule la Grèce, au printemps, a bénéficié du plan de soutien à la zone euro sous forme de prêts européens et du FMI. Mais l'Irlande devrait devenir le deuxième bénéficiaire, peut-être dès dimanche, date à laquelle le plan en cours de négociation a de bonnes chances d'être finalisé, selon des diplomates.