Les entreprises les plus en pointe en matière d'innovation ont réduit en 2009 leurs dépenses en recherche et développement (R&D) à cause de la crise, une première en plus de 10 ans, selon une étude de la société de conseil Booz&Company publiée mardi.

Le total mondial des dépenses de R&D des 1000 entreprises cotées dont les budgets R&D sont les plus élevés, «a diminué de 3,5%, à 503 milliards de dollars en 2009», indique Booz&Company dans un communiqué.

C'est la première baisse constatée par le cabinet depuis qu'il a commencé à réaliser cette étude annuelle en 1997.

Le recul des dépenses de R&D a néanmoins été presque trois fois moins important que celui du chiffre d'affaires de ces entreprises en année de crise, puisque leurs revenus ont chuté de 11% à 13 400 milliards de dollars.

«On constate en parallèle que les entreprises ont procédé à des coupes bien plus importantes sur d'autres postes, notamment les ventes et frais généraux (-5,4%) et les dépenses d'immobilisations (-17,5%)», souligne Booz&Company.

Cette baisse bien moins marquée des budgets de R&D «souligne le rôle central qui reste attribué à l'innovation, toujours considérée comme un levier stratégique, et ceci dans tous les secteurs», explique Benoît Romac, directeur chez la société de conseil, cité dans le communiqué.

L'étude montre que la quasi-totalité des coupes réalisées dans les dépenses de R&D sont concentrées sur les secteurs de l'automobile, l'industrie et l'informatique/électronique, qui reste toutefois le secteur qui dépense le plus en matière d'innovation.

En revanche, les secteurs de la santé, des logiciels et internet, des télécoms, l'industrie chimique et énergétique, aérospatiale/défense et produits de grande consommation ont augmenté leur niveau de dépenses R&D.

Le groupe qui a le plus dépensé en R&D en 2009 est le groupe pharmaceutique suisse Roche, devant Microsoft, Nokia, Toyota et Pfizer.

Par pays, c'est le Japon qui a le plus fortement diminué ces dépenses en pourcentage, avec une chute de 10,8%, contre -2,8% aux États-Unis et -0,2% en Europe. À l'inverse, les quelques entreprises de l'étude basées en Chine ou en Inde ont fait bondir leurs investissements en R&D de 41,8%.