Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a lancé mardi un appel implicite à éviter la guerre des monnaies, juste avant le sommet du G20 de Séoul.

«Seuls des taux de changes basés sur le marché pourraient traduire correctement les "fondamentaux" d'une économie et assurer une concurrence juste entre pays et zones monétaires», affirme-t-il dans un discours prononcé à Berlin.

Il exprime ainsi en filigrane son mécontement face aux États-Unis, soupçonnés de se satisfaire, voire d'encourager un dollar faible pour stimuler leurs exportations au moment où la croissance du pays patine. Les Européens ont récemment tiré la sonnette d'alarme face au niveau élevé de l'euro, qui pourrait saper leur timide reprise en pénalisant leurs exportations.

«Les fondamentaux économiques, tels qu'une inflation basse et des déficits bas, doivent être solides. Sans cela, le spectre du protectionnisme va revenir», prévient M. Van Rompuy. «Un glissement vers des taux de change plus flexibles et des fondamentaux solides va avoir lieu progressivement, mais c'est une nécessité», ajoute-t-il.

L'Europe souhaite demander des comptes aux États-Unis, lors du prochain sommet du G20 de Séoul, les 11 et 12 novembre, après les mesures de relance de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui ont suscité des critiques dans le monde et pourraient ralentir la reprise en zone euro.

L'Europe sera représentée lors du G20 d'une part par les représentants de l'Union européenne, les président de l'UE Herman Van Rompuy et de la Commission José Manuel Barroso, d'autre part par les dirigeants des pays européens membres de ce forum, comme la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne ou encore l'Italie.