L'indemnisation chômage doit être limitée à un an au maximum pour combattre le chômage de longue durée, a dit mardi à l'AFP Christopher Pissarides, colauréat du Nobel d'économie 2010, qui propose que l'État subventionne plutôt de «vrais» emplois pour garder actifs les chômeurs.

«Je conseille fortement aux gouvernements de ne pas laisser s'installer le chômage à long terme en offrant directement des emplois subventionnés aux chômeurs après neuf à 12 mois de chômage», a déclaré l'économiste britanno-chypriote de 62 ans récompensé le mois dernier avec deux Américains.

«En période de récession, vous pouvez bien sûr rallonger un peu la période (d'indemnisation chômage) parce qu'il n'y a pas assez d'emplois, mais pas trop. Vous pouvez l'allonger jusqu'à un an mais je serais inquiet si elle était rallongée sans condition au-delà de 12 mois», a dit ce spécialiste du marché du travail.

Professeur à la prestigieuse London School of Economics (LSE), M. Pissarides participait mardi à une conférence à Stockholm sur «les conséquences de la crise économique sur le marché du travail».

«L'expérience professionnelle est une très bonne chose pour les chômeurs. Mais cette expérience devra être un vrai emploi productif, pas un emploi inventé simplement pour forcer les gens à sortir de chez eux», a précisé l'économiste.

L'État pourrait par exemple subventionner des emplois pour remplacer les femmes parties en congé maternité, a-t-il suggéré.

«On dit: "voilà un emploi productif". Si le chômeur dit "Non je n'en veux pas" c'est comme s'il disait "Oui je suis disponible pour un emploi mais je n'en veux pas"», selon M. Pissarides.

«Je ne crois pas que les allocations chômage doivent être données aux gens qui de façon générale ne veulent pas d'un emploi. Elles doivent être données aux gens qui veulent un emploi, mais n'en trouvent pas», a-t-il dit.