Le Fonds monétaire international a conseillé jeudi à ses États membres qui le peuvent d'«éviter toute rigueur aujourd'hui» afin de préserver la croissance économique, «tout en s'engageant de manière crédible à la rigueur à l'avenir».

«Étant donné le rythme relativement lent de la reprise économique, appuyer sur les freins avec une ferveur excessive ne serait pas adéquat à moins qu'il y ait une forte pression des marchés», a affirmé l'institution dans son «Rapport de surveillance budgétaire multinational» semestriel.

«La voie idéale serait d'éviter toute rigueur aujourd'hui, tout en s'engageant de manière crédible à la rigueur à l'avenir», a-t-il ajouté.

Ce conseil constitue un léger glissement par rapport au discours tenu jusque-là par le FMI.

Le 1er octobre, son directeur général Dominique Strauss-Kahn invoquait auprès de ses États membres «la nécessité de mettre en place des plans à moyen terme pour contribuer à atteindre une position budgétaire viable». Et, ajoutait-il, «dans le cadre de ces plans, la consolidation budgétaire devrait débuter en 2011».

Le Fonds a cependant cherché à maintenir les pays développés en alerte face à leur problème de dette publique: «les risques» d'avoir des difficultés à refinancer la dette publique parvenant à maturité «restent à des niveaux élevés dans les économies développées», a-t-il prévenu.

Car si les 25 États examinés dans le rapport devraient avoir réduit leur déficit budgétaire en 2010 par rapport à 2009, «cela doit beaucoup à l'amélioration de la conjoncture économique».

Les pays développés devraient en fait emprunter l'année prochaine des montants encore supérieurs à cette année. «Le besoin de financement brut des économies développées, déjà élevé, devrait selon nos projections augmenter quelque peu en 2011», a calculé le FMI.