L'UE compte exhorter le reste du monde lors du prochain sommet du G20 de Séoul à «éviter les dévaluations compétitives des devises», et les pays émergents à laisser leurs monnaies s'apprécier, selon une lettre dont l'AFP a eu copie jeudi.

«Le G20 devrait réaffirmer son engagement à évoluer vers un système de change plus orienté vers le marché, qui reflète les fondamentaux économiques et évite des dévaluations compétitives des monnaies», soulignent dans ce document le président de l'UE, Herman Van Rompuy, et celui de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Leur lettre devait être discutée jeudi soir par les chefs d'État et de gouvernement de l'UE réunis en sommet à Bruxelles. Ces derniers doivent eux-même adopter une déclaration en ce sens au terme de leur réunion vendredi.

«Nous ne pouvons pas ignorer les récentes questions liées aux taux de change», ajoute le courrier.

Dans une annexe à cette lettre, l'UE juge urgent de tout faire pour éviter une guerre des monnaies. Plusieurs pays d'Asie, comme le Japon ou la Chine, sont accusées d'empêcher leurs monnaies de trop s'apprécier, voire d'encourager leur repli, afin de doper leurs exportations et leur croissance économique.

Cette situation fait craindre une course à ce que les économistes appellent les dévaluations compétitives, comme au début des années 30 lorsque la Grande-Bretagne avait enclenché un tel mouvement au niveau mondial.

«Nous avons besoin d'un plan d'action vigoureux à Séoul» et d'«un engagement clair» de tous les pays pour «trouver des solutions durables aux tensions actuelles notamment sur le marché des changes», souligne l'annexe de la lettre.

Le document demande en particulier aux économies émergentes disposant d'importants excédents commerciaux, une manière de viser implicitement la Chine, d'introduire «plus de flexibilité» dans leurs systèmes de change.