La Chine a annoncé jeudi une décélération à 9,6% de sa croissance au troisième trimestre et une inflation record en deux ans, des chiffres positifs selon le gouvernement et les analystes, qui y voient l'efficacité des mesures prises pour éviter une surchauffe de l'économie.

La croissance, qui avait bondi de 11,9% au premier trimestre et était encore de 10,3% au deuxième, est retombée au troisième, mais bénéficie d'une base de comparaison plus élevée puisque l'économie chinoise était repartie à plein durant l'été 2009, après avoir subi le choc de la crise financière.

Les prix à la consommation, principale jauge de l'inflation, se sont emballés en septembre avec une hausse de 3,6%, et de 2,9% au cours des neuf premiers mois de l'année, a également annoncé le Bureau national des statiques (BNS).

Le gouvernement aura fort à faire pour ne pas dépasser la limite de 3% qu'il s'est fixée pour l'ensemble de l'année.

Les pressions inflationnistes avaient poussé la banque centrale à annoncer mardi soir un relèvement de 0,25% des taux d'intérêt de référence, faisant craindre aux marchés un ralentissement de la deuxième économie mondiale.

La hausse des prix est tirée par les denrées alimentaires et les loyers, a indiqué le porte-parole du BNS, Sheng Laiyun, lors d'un point de presse. Ces deux secteurs sont particulièrement cruciaux pour le maintien de la stabilité sociale en Chine.

«La croissance est légèrement plus forte qu'attendu, tandis que l'indice des prix à la consommation est conforme aux prévisions des analystes», a indiqué dans une note Lu Ting, économiste de Bank of America - Merrill Lynch basé à Hong Kong.

«Les mesures mises en place plus tôt cette année paraissent avoir permis d'installer l'économie chinoise sur une voie médiane entre la surchauffe et un sérieux revers» de conjoncture, a jugé Brian Jackson, économiste de la Royal Bank of Canada à Hong Kong.

Les places boursières de Shanghai et de Hong Kong étaient orientées à la hausse après la publication des statistiques chinoises.