Le ministre du Commerce international, Peter Van Loan, ne veut pas répéter les erreurs du passé dans les négociations entre le Canada et l'Union européenne visant à signer un traité de libre-échange avant la fin de 2011.

Les émissaires du Canada et de l'Union européenne (UE) ont entrepris hier à Ottawa la cinquième ronde de négociations. Cette ronde, qui devrait durer cinq jours, permettra de voir s'il existe un terrain d'entente suffisant pour conclure un accord.

Dans une entrevue accordée à La Presse hier, le ministre Van Loan a réitéré son optimisme, mais il a rappelé qu'il importe de ne pas répéter les omissions de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), conclu en 1993. D'où l'importance d'inclure les provinces et les territoires dans toutes les étapes des négociations.

L'ALENA, par exemple, ne prévoit pas l'accès aux appels d'offres lancés par les provinces ou les États américains. Cette omission fait en sorte que le Canada doit sporadiquement combattre des mesures protectionnistes des autorités américaines. Le dernier cas en date est le plan de relance de Barack Obama de près de 800 milliards de dollars, qui contenait une clause protectionniste dite Buy American. Le Canada a dû mener une offensive importante pour être exempté de cette clause.

«Il ne faut répéter les erreurs du passé. (...) Nous sommes une nation commerçante. Nous avons donc besoin d'avoir un accès sans entrave aux marchés étrangers», a dit le ministre Van Loan.

Contrairement à l'ALENA, l'entente avec l'UE prévoirait notamment l'accès aux appels d'offres des provinces et des municipalités, la mobilité de la main-d'oeuvre et la reconnaissance des titres de compétence.

Pour le ministre Van Loan, ces négociations envoient un message important à la communauté internationale: la meilleure façon de soutenir la reprise économique est de libéraliser les échanges et le commerce.

Selon une étude menée par des gens d'affaires pour déterminer les avantages d'un tel traité, le Canada pourrait bénéficier de retombées économiques de 12 milliards de dollars par année en libéralisant le commerce avec l'Union européenne.

Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement Harper a conclu des accords de libre-échange avec le Pérou, la Colombie, la Jordanie et le Panama ainsi qu'avec les États membres de l'Association européenne de libre-échange (Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse).

Le Canada a aussi entrepris des pourparlers préliminaires avec l'Inde.