Le président de la Banque mondiale Robert Zoellick s'est prononcé mercredi à Pékin pour une réévaluation du yuan, tout en soutenant les efforts de la Chine pour rendre sa croissance moins dépendante des exportations.

«Je partage le point de vue du FMI selon lequel il serait approprié que la monnaie chinoise s'apprécie», a déclaré M. Zoellick lors d'un point de presse.

Les autorités chinoises répètent à l'envi qu'elles ne se laisseront pas dicter le rythme et l'ampleur d'un assouplissement du taux de change du yuan.

En juin, Pékin a restauré une marge de fluctuation de 0,5% par rapport au dollar autour d'un cours pivot fixé quotidiennement. Ce système avait été suspendu à l'été 2008 à cause de la crise financière.

Mais la réintroduction de cette fluctuation très limitée n'a pas permis d'appréciation significative du yuan par rapport au billet vert.

Plus généralement, le président de la Banque mondiale considère qu'une réévaluation du yuan ne permettrait pas à elle seule de corriger tous les déséquilibres dans les échanges sino-américains.

«Ce ne serait pas la panacée, la question essentielle sont les réformes structurelles», a-t-il estimé.

«Le coeur du problème, c'est de voir comment augmenter la part de la consommation par rapport à celle de l'épargne des Chinois et comment accroître la demande intérieure par rapport à la croissance due aux exportations», a souligné M. Zoellick.

Le gouvernement chinois souligne depuis plusieurs années la nécessité de ces réformes. Mais en l'absence de système de protection sociale et d'assurance maladie performants, le taux d'épargne reste très élevé tandis que la consommation des ménages ne représente qu'une part relativement faible de l'économie.

L'excédent persistant de la balance commerciale en faveur de Pékin donne du poids aux parlementaires américains qui veulent taxer les produits chinois aux Etats-Unis en arguant que le yuan serait sous-évalué de 25% à 40%.

Le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, doit être auditionné jeudi au Congrès sur cette question.