Les ministres des Finances de l'Union européenne (UE) entendent se pencher sur la possibilité d'imposer une taxe sur les banques tout en cherchant à voir si une taxe sur les transactions financières pourrait prévenir une nouvelle crise bancaire, lors de leur rencontre prévue mardi dans un contexte beaucoup moins préoccupant qu'au moment de leurs précédents entretiens, en juillet.

Les craintes au sujet de l'économie européenne et de sa capacité à faire face à d'importantes dettes gouvernementales ont diminué grâce à une série de données économiques meilleures que prévu, aux progrès réalisés en Grèce au chapitre des finances de l'État, et aux résultats de tests de tension auxquels ont été soumises 91 banques de l'UE.

Les scénarios les plus catastrophiques évoqués il y a quelques mois - notamment l'effondrement de la devise européenne - ne se sont pas matérialisés. Néanmoins, les responsables de l'élaboration des politiques craignent une nouvelle crise de la dette gouvernementale, d'autant plus que les 16 gouvernements qui utilisent l'euro se préparent à émettre davantage de créances ce mois-ci qu'ils ne l'ont fait en août, afin de voir de quelle façon les marchés des obligations perçoivent les finances gouvernementales.

Le moindre signe d'absence d'unité ou de désaccord au sein de l'UE est susceptible de provoquer un malaise parmi les investisseurs. Cela pourrait mener à une nouvelle hausse des coûts de l'emprunt, ce qui ne ferait qu'aggraver les problèmes financiers des gouvernements.

Au programme des entretiens que doivent avoir mardi les ministres des Finances des 27 pays membres de l'UE figurent l'éventuelle adoption d'une taxe sur les banques et celle, distincte, d'un prélèvement fiscal sur les transactions financières, les gouvernements tentant de se protéger contre une autre crise bancaire. Les ministres de la zone euro doivent se réunir entre eux par la suite.

«Nous sommes tous d'accord sur la nécessité de sanctions crédibles», a affirmé Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires.

Lors de leur sommet de juin, les dirigeants de l'UE ont convenu qu'une taxe sur les banques était nécessaire. Toutefois, des détails techniques - entre autres quant à la façon dont elle sera imposée et à l'utilisation des sommes perçues - sont encore à régler.

Il est également prévu que les ministres approuvent une structure de surveillance du système financier devant permettre de prévoir les crises financières et de limiter les risques qui ont provoqué la crise financière mondiale de ces deux dernières années.

Les nations membres de l'UE et le Parlement européen ont déjà dessiné les grandes lignes d'un tel système, qui doit cependant obtenir le feu vert des États membres, ce mardi, avant que le projet ne soit soumis à la législature européenne.