Des Afghans nerveux ont retiré leurs économies de la plus importante banque du pays, samedi, malgré les propos rassurants du gouvernement, qui tente de les convaincre que leur argent y est en sécurité.

Des foules se sont rassemblées dans les succursales de la Banque de Kaboul autour de la capitale du pays pour y retirer leurs économies en devises afghanes et étrangère. Des clients ont déclaré qu'ils ne croyaient plus à la solvabilité de l'institution à la suite de la démission du président de la Banque de Kaboul. Des dizaines de millions de dollars auraient par ailleurs été prêtés à des élites politiques pour des investissements immobiliers risqués.

La panique, qui a débuté plus tôt cette semaine, mine les efforts du gouvernement central pour construire un système politique et financier efficace visant à sortir le pays de sa pauvreté.

Les problèmes de la Banque de Kaboul pourraient également avoir des répercussions à l'échelle politique puisqu'elle gère le paiement des fonctionnaires, soldats et policiers afghans, alors que le pays est instable et en proie à l'insurrection des talibans et au trafic de la drogue. La Banque de Kaboul doit également faire face à des problèmes endémiques de copinage et de corruption, avec des millions de dollars en dépôts prétendument prêtés à des amis et de la famille de l'élite dirigeante pour acheter des propriétés à Dubaï.

Le New York Times et le Wall Street Journal ont signalé mercredi que les pertes de la Banque de Kaboul pourraient excéder les 300 millions$, une somme supérieure aux actifs de la banque.

Le président afghan Hamid Karzaï a rassuré les clients anxieux de la banque jeudi, en déclarant que chaque cent de leur dépôt serait garanti par le gouvernement.