Le groupe bancaire Royal Bank of Scotland (RBS), contrôlé à plus de 80% par l'État britannique depuis la crise financière, a annoncé jeudi la suppression de 3500 emplois au Royaume-Uni, dans ses services informatiques et administratifs.

La banque, une des quatre premières du pays, a justifié en partie cette décision par la restructuration de ses activités imposée par l'Union européenne en échange des aides publiques dont elle a bénéficié pendant la crise.

Pour satisfaire Bruxelles, RBS a notamment cédé en juillet 318 agences situées au Royaume-Uni à la première banque espagnole, Santander.

«La suppression de postes est la tâche la plus difficile dans la reconstruction de RBS», a expliqué la banque dans un communiqué, tandis que le syndicat Unite comparait la situation des salariés de la banque à un «film d'horreur».

«Nous continuons à faire des économies à travers l'ensemble de nos activités, et à nous adapter aux cessions qui ont été imposées par l'UE», a ajouté la direction.

Une porte-parole de RBS a précisé à l'AFP que cette nouvelle restructuration portait à 23 100 le nombre d'emplois supprimés dans le groupe depuis son sauvetage par l'État à l'automne 2008, en grande majorité au Royaume-Uni.

Après cette mesure, le groupe emploiera encore quelque 160 000 personnes.

Le syndicat Unite s'est insurgé contre la nouvelle suppression de postes, venant d'une entreprise qui doit sa survie à l'État et qui s'ajoute aux déboires d'un secteur où les restructurations se sont multipliées depuis la crise financière.

«L'ampleur des suppressions de postes annoncées dépasse l'entendement», et «c'est une pilule particulièrement amère pour les salariés de RBS», a réagi Rob MacGregor, un responsable du syndicat. Selon lui, une partie des nouveaux postes supprimés vont être délocalisés «en Extrême-Orient, en Inde et aux États-Unis».

Unite a également souligné que RBS avait annoncé il y a seulement trois semaines avoir renoué avec les bénéfices au premier semestre, après avoir essuyé de lourdes pertes durant la crise.

Comme sa rivale Lloyds Banking Group (LBG), RBS a reçu des milliards de livres de l'État pour éviter la faillite et appartient désormais au contribuable britannique à hauteur de 83%.