La France, les États-Unis, l'Allemagne et la Grande-Bretagne se sont encore rapprochés du moment où ils pourraient perdre leur note maximale «AAA», en raison de leurs difficultés budgétaires, a averti mardi l'agence de notation Moody's Investors Service.

L'agence de notation estime dans un communiqué que «les défis liés aux ajustements budgétaires impliquent que le chemin à parcourir avant un abaissement de la note de ces pays s'est encore réduit».

Toutefois, Moody's rappelle que pour l'heure la note triple A, la meilleure possible, attribuée à ces pays reste solide et que leurs perspectives demeurent stables.

Le cas de l'Espagne, autre grand pays bénéficiant pour l'heure d'un «AAA», est à part, rappelle l'agence. Moody's avait prévenu fin juin qu'elle pourrait abaisser, d'ici fin septembre, de «un ou deux crans» la note souveraine de l'Espagne en raison de la faiblesse des perspectives de croissance de sa fragile économie.

De leur côté, les gouvernements français, américain, allemand et britannique font face, selon l'agence, à des défis légèrement différents de ceux auxquels ils étaient confrontés il y a encore quelques mois.

En effet, les pays européens «ont désormais tous commencé à mettre en oeuvre des mesures pour réduire leur déficit», reconnaît-elle. En revanche, la mise en place d'une stratégie de stabilisation de la dette n'en est qu'à ses balbutiements aux États-Unis, relève l'agence.

Parmi les nouveaux défis, Moody's met en avant la nécessité de relancer la croissance, alors même que ces pays ne disposent plus de marges de manoeuvre budgétaires pour soutenir l'économie.

Ces pays doivent aussi mener des programmes d'assainissement des finances publiques et faire face au viellissement de leur population, souligne Moody's.

Alors même que leur dette bat des records, l'Allemagne et la France parviennent ces derniers jours à se refinancer à des conditions extraordinairement favorables sur le marché obligataire.

Selon les analystes, les inquiétudes sur la solidité de la reprise économique poussent en effet les investisseurs à revenir notamment vers les obligations d'État notées triple AAA.