Le Japon est resté la deuxième puissance économique du monde devant la Chine au premier semestre 2010 en termes de produit intérieur brut (PIB) nominal, selon les chiffres annoncés lundi par le gouvernement japonais.

D'après les calculs officiels, le PIB nominal du Japon pour le premier semestre s'est établi à 2578,1 milliards de dollars, contre 2532,5 milliards de dollars pour celui de la Chine durant la même période.

En revanche, le gouvernement japonais a reconnu que le PIB nominal de la Chine avait été supérieur à celui du Japon durant le seul deuxième trimestre (avril à juin).

Le PIB nominal chinois pour ces trois derniers mois s'est établi à 1336,9 milliards de dollars, tandis que celui du Japon était de seulement 1288,3 milliards de dollars, selon les conversions officielles.

Le gouvernement japonais a donné ces indications en annonçant que le produit intérieur brut (PIB) du Japon, exprimé en termes réels, avait progressé de 0,1% au deuxième trimestre par rapport à celui du premier, soit une augmentation de 0,4% en rythme annualisé.

Ces chiffres, qui montrent un net ralentissement de la croissance japonaise, comparée à celle observée les deux trimestres précédents, sont nettement en-deçà des prévisions.

Le Japon s'attend à ce que la Chine lui ravisse la place de deuxième puissance économique du monde cette année ou la prochaine, compte tenu de la dynamique de son voisin. La Chine est en phase de développement accéléré alors que le Japon est devenu une des nations les plus avancées il y a plusieurs décennies, après un bond dans les années 1960-1970.

Tous les économistes s'accordent à dire que la Chine est déjà un géant économique du calibre du Japon d'un point de vue purement statistique, compte tenu notamment de son poids démographique dix fois supérieur. Ils notent cependant que le Japon conserve une avance en termes plus concrets de conditions et niveau de vie moyens, de déploiement des infrastructures, d'éducation généralisée, de prestations sociales et autres critères tangibles.

Reste que, confronté au vieillissement et à la diminution de sa population, ainsi qu'à un élargissement des inégalités sociales après 20 ans d'instabilité économique, le Japon s'interroge sur les moyens à mettre en oeuvre pour que son activité économique reste vive, malgré la baisse du nombre d'actifs.

L'équation est d'autant plus difficile que le pays est surendetté et qu'il risque de voir son tissu industriel d'effilocher.

De plus en plus tributaires de la demande extérieure, les entreprises japonaises implantent en effet davantage de sites à l'étranger, au détriment de l'économie intérieure. Ce faisant, elles espèrent réduire leurs frais et capter une nouvelle clientèle, notamment dans les pays émergents comme la Chine, tout en minimisant les risques liés aux variations brutales des cours des monnaies.