Le contexte actuel, marqué par des politiques monétaires laxistes et la crise de la dette européenne, plaide en faveur d'une augmentation des réserves d'or des banques centrales, a estimé jeudi dans une étude le Conseil mondial de l'or (CMO).

«Les risques macroéconomiques, tels que la crise de la dette souveraine en Europe et une forte augmentation de la masse monétaire (depuis 2008, les banques centrales ont injecté des masses de liquidités pour soutenir leurs économies, ndlr), plaident en faveur d'un ajout tactique d'or aux réserves» (des banques centrales), écrit l'organisation qui fédère les intérêts des principaux producteurs d'or dans le monde.

Tout en se gardant de faire des recommandations sur la part d'or que les banques centrales doivent allouer à leurs réserves, l'organisme souligne que l'or «est particulièrement attractif» pour les banques centrales dans l'environnement actuel, notamment pour celles des pays émergents, qui disposent d'un choix réduit d'investissements éligibles.

«La dégradation (de la note) d'une dette souveraine en catégorie spéculative réduit le choix des investissements éligibles pour les banques centrales (...)» explique l'étude.

Inversement, l'or «qui ne comporte pas de risque de défaut ou de risque de crédit, et qui est un actif autorisé par pratiquement toutes les banques centrales du monde, devient particulièrement attractif dans cet environnement».

L'étude rappelle également le rôle de valeur refuge de l'or face au risque de dépréciation du dollar, sachant que les réserves des banques centrales sont majoritairement constituées de dollars. Alors que 66% des réserves des banques centrales sont libellées en dollar dans les pays développés et 58% dans les pays en développement, la dépréciation de la monnaie américaine représente un risque important pour les grands argentiers.

«La politique monétaire exceptionnellement laxiste et la politique budgétaire des États-Unis font craindre un regain de faiblesse du dollar», explique le Conseil mondial de l'or, rappelant que certains responsables chinois et russes ont récemment remis en question le rôle du dollar comme monnaie de réserve mondiale.