La Banque d'Angleterre (BoE) a maintenu jeudi, comme prévu, son taux directeur à 0,5%, et la suspension de son programme de rachats d'actifs dont le montant (200 milliards de livres ou 316 milliards de dollars CAN) a été épuisé en janvier, à l'issue de sa réunion mensuelle de politique monétaire.

La banque centrale britannique n'a fait aucun commentaire sur cette décision.

Afin d'aider une économie en profonde récession, la Banque d'Angleterre a abaissé son taux directeur jusqu'au niveau historiquement bas de 0,5%, auquel il est resté fixé depuis mars 2009, mais elle a aussi relevé début novembre son programme de rachat d'actifs (dit d'assouplissement quantitatif) à 200 milliards de livres, montant épuisé depuis fin janvier.

«Les menaces sérieuses qui pèsent sur la reprise économique toujours atténuée et fragile au Royaume-Uni, ont conduit le Comité de politique monétaire (CPM, de la BoE) à conclure que des taux d'intérêt plus élevés ne sont pas justifiés pour l'instant», commentait Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight, et ce malgré une inflation qui demeure très élevée.

En effet, si l'inflation a ralenti plus fortement que prévu en mai au Royaume-Uni, à 3,4% sur un an, reculant pour la première fois depuis février après avoir touché un pic de 3,7% en avril, elle reste très largement supérieure à 2%, niveau au dessous duquel la BoE est censée la maintenir.

Traditionnellement, le relèvement des taux d'intérêt est un des outils principaux qu'utilise une banque centrale pour lutter contre une inflation trop élevée.

Cependant, les observateurs seront tout particulièrement attentifs le 21 juillet à la publication des minutes de cette réunion afin d'évaluer l'évolution de l'attitude des membres du comité vis-à-vis de l'inflation, alors qu'une voix discordante s'est fait entendre au sein du CPM en juin pour la première fois depuis août 2008.

Mais, «s'il est probable qu'Andrew Sentance a de nouveau voté en faveur d'un relèvement des taux, (...) il ne devrait pas avoir rallié d'autres membres à ses craintes» sur le niveau élevé de l'inflation au Royaume-Uni, notait James Knightley, économiste chez ING.

En outre, de nombreux économistes s'accordent à dire que, comme le prévoit la BoE, l'inflation devrait retomber sous 2% après 2010.

Par ailleurs, le plan d'austérité sans précédent annoncé le 22 juin par George Osborne, le ministre des Finances du nouveau gouvernement britannique, «devrait peser de façon significative sur l'activité économique du pays», prévenait M. Knightley.

Le gouvernement compte, grâce à ces mesures, dégager des dizaines de milliards d'euros d'économies, pour éliminer en 5 ans la quasi-totalité du déficit budgétaire du pays.

Ainsi, les économistes s'accordent à dire que la banque centrale britannique devrait continuer à soutenir l'économie britannique par une politique de taux très faibles et maintenir inchangé son taux directeur au moins jusqu'au début de l'année 2011.