Alors que les Américains demandent aux Européens de ne pas étouffer la reprise économique mondiale avec leurs mesures de réductions budgétaires, le Canada, qui accueille en fin de semaine les dirigeants des pays les plus industrialisés, soutient que «des nuances» séparent désormais les différents partenaires du G20.

Le Sommet du G8, qui précède le G20, a débuté ce midi dans la région de Muskoka, à 200 kilomètres au nord de Toronto.

Si les positions différentes des États-Unis et de l'Europe ont fait couler beaucoup d'encre jusqu'à présent, les représentants canadiens mettent l'accent sur ce qui unit les leaders des pays les plus développés. «Les différences ne sont pas marquées, a confié le chef de mission canadien, Leonard Edwards. Ce sont des différences de nuance. Et on doit trouver une balance fine entre le besoin de stimuler encore l'économie mondiale, mais aussi consolider les conditions fiscales.»

Il n'a pas précisé, malgré une demande de La Presse Affaires, ce qu'il entendait par «nuances».

De son côté, le président américain, arrivé à Muskoka sur l'heure du midi, a mis l'accent ces derniers jours sur l'importance de poursuivre les mesures de stimulation économique. Dans une lettre, il a demandé à ses partenaires de «renforcer la reprise». Vendredi, le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, a aussi appelé l'Europe à «faire le choix de mettre en oeuvre des réformes et politiques susceptibles de déboucher sur des taux de croissance plus élevés à l'avenir».

L'attaché de presse du premier ministre Harper, Dimitri Soudas, insiste sur le fait que son patron dit aussi que «c'est très important de finir le stimulus économique tel que prévu» lors des derniers sommets du G20.

Les leaders aborderont aussi la nécessité de réformer le système financier mondial et ils doivent s'entendre pour ne pas adopter de mesures protectionnistes. «En bout de ligne, les décisions du G20 lors de ce sommet et les actions du G20 après ce sommet doivent aboutir à un résultat simple : la croissance économique», a affirmé M. Soudas.

Le G8 abordera aussi la question de l'aide aux femmes et aux enfants dans les pays en voie de développement. Cette question a mis le gouvernement Harper dans l'embarras, parce qu'il a refusé que l'argent public serve à financer des avortements.

Selon des sources gouvernementales citées par une agence de presse, Ottawa serait prêt à mettre jusqu'à 1,4 milliard de dollars sur la table pour la santé des femmes.

Avec l'AFP