Le monde comptait de nouveau 10 millions de millionnaires en 2009, soit quasiment autant qu'en 2007 (10,1), selon une étude publié mardi par Merrill Lynch Wealth Management, filiale de la banque américaine Bank of America, et le groupe français de conseil Capgemini.

Du fait de la crise financière, le nombre de millionnaires, c'est-à-dire de particuliers au patrimoine financier supérieur à un million de dollars hors résidence principale et biens de consommation au sens de l'étude, était tombé à 8,6 millions en 2008. Il a connu une hausse de 17% de 2008 à 2009.

Pour la première fois, la région Asie-Pacifique comprend autant de millionnaires que l'Europe, soit 3 millions, tous deux se situant légèrement derrière l'Amérique du Nord, qui en compte 3,1 millions.

En France, le nombre de millionnaires a progressé de près de 11%, pour atteindre 383 100 personnes.

Plus de la moitié de la population des millionnaires est concentrée dans trois pays: les États-Unis (2,866 millions), le Japon (1,65) et l'Allemagne (0,861).

Les pays qui ont connu les plus fortes hausses du nombre de millionnaires se situaient quasiment tous dans la région Asie-Pacifique, notamment l'Inde (+50%) et la Chine (+31%)

L'étude souligne que cette progression est appuyée sur une croissance économique soutenue et sur la très forte hausse des marchés boursiers locaux.

Quant au patrimoine des grandes fortunes mondiales, il a augmenté de 18,9% pour retrouver un niveau proche de 2007, à 39 000 milliards de dollars (40 700 en 2007).

Le patrimoine des millionnaires d'Asie-Pacifique dépasse désormais celui des Européens, à 9700 milliards de dollars environ contre 9500.

En matière de placements, les grandes fortunes sont progressivement revenues sur les actions, qui représentaient 29% de leur portefeuille en 2009 contre 25% en 2008, au détriment des produits monétaires (placements à court terme).

Merrill Lynch et Capgemini ont procédé à des estimations pour 2011 et estiment qu'à cet horizon, la part du portefeuille investi en actions aura encore augmenté, pour atteindre 35%, toujours au détriment des produits monétaires mais aussi de l'immobilier.

Par zone géographique, les grandes fortunes se détournent progressivement de l'Europe, la part de leurs investissements dans cette région passant de 27% en 2008 à 23% en 2009.

L'étude anticipe que cette tendance va se confirmer dans les années à venir et prévoit que la part des investissements réalisés en Europe descendra à 20% en 2011.

«L'Europe a un vrai challenge pour attirer des capitaux», a commenté Gilles Dard, président de l'activité gestion privée France et Europe continentale de Merrill Lynch, jugeant qu'il s'agit «d'une tendance de fond».